Psychose puerpérale

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nourrisson accouchement hôpital maman 123RF / Kati Molin

La psychose puerpérale est différente du baby blues ou de la dépression du post-partum. Il s’agit d’un trouble psychiatrique grave qui survient le plus souvent dans la semaine qui suit l’accouchement. Il se caractérise par un état de confusion et de délire qui peut mettre en danger la mère, mais aussi son enfant.

Le point dans notre article.

Qu’est ce que la psychose puerpérale ?

La psychose puerpérale est une forme de psychose qui touche environ une femme sur mille, le plus souvent dans la semaine après son accouchement. La plupart du temps, il n’y a aucun signe annonciateur et les symptômes apparaissent très rapidement, de façon assez brutale, dans le premier mois qui suit l’accouchement. Elle concerne le plus souvent les femmes primipares, c’est-à-dire lors de leur première grossesse.

Ce trouble psychiatrique grave, provoque chez la femme qui vient d’accoucher, des délires ayant pour objet la naissance et la relation avec son bébé. Il peut débuter par un baby blues ou une grande fatigue, puis apparaît rapidement un état « confuso-onirique » qui associe :

  • un état délirant centré sur la relation entre la mère et son enfant avec un risque d’infanticide (dans 4 % des cas) ;
  • une confusion mentale et une obnubilation ;
  • des hallucinations (visuelles, auditives ou cénesthésiques) ;
  • des troubles de l’humeur (dépression ou épisode maniaque) avec un risque suicidaire (dans 5 % des cas) ;
  • une grande fatigue, un amaigrissement, des troubles du sommeil ;
  • une grande angoisse.

Cette psychose, qui apparaît uniquement au moment du post-partum, ne nécessite la plupart du temps que quelques semaines de soins. Son évolution est assez bonne dans la plupart des cas à long terme. Elle peut parfois devenir chronique mais souvent l'épisode n'aura pas de suite.

Psychose puerpérale : causes

Le post-partum est une période d’adaptation pour la jeune mère, autant dans cette nouvelle relation avec son bébé, que sur le plan familial, social, psychologique, hormonal et physique. Il s’agit d’un changement important qui peut révéler une fragilité sous-jacente.

Il n’existe pas une seule cause mais plusieurs facteurs de risque de psychose puerpérale :

  • la primiparité (première grossesse) dans 70 % des cas ;
  • les antécédents personnels et familiaux de maladie psychiatrie (troubles de l’humeur) ;
  • le changement hormonal ;
  • les antécédents et familiaux de psychose puerpérale ;
  • une personnalité immature (ou une parentalité pendant l'adolescence par exemple) ;
  • une grossesse non préparée ou non désirée ;
  • la solitude et l’éloignement familial ;
  • un accouchement difficile (ou une naissance prématurée) ;
  • des antécédents de césarienne ou de mort périnatale ;
  • des psychotraumatismes dans l’enfance (violences physiques ou sexuelles par exemple).

À noter qu'un faible statut socio-économique et/ou une perte de support social ou financier constituent également des facteurs de risque.

Quelle est l’évolution possible de la psychose puerpérale ?

La psychose puerpérale a une évolution favorable la plupart du temps, sans récidive. Cependant, elle nécessite une prise en charge spécialisée et une surveillance particulière, surtout dans les mois qui suivent l’accouchement et lors d’une prochaine grossesse.

Même si les complications restent minoritaires, elle peut évoluer vers :

  • une récidive dans 20 % des grossesses ultérieures ;
  • une maladie maniaco-dépressive ;
  • une schizophrénie ;
  • une érotomanie ou une paranoïa.

Psychose puerpérale : quels traitements ?

La psychose puerpérale est considérée comme une urgence psychiatrique qui nécessite une prise en charge spécialisée immédiate, dès l’apparition des premiers symptômes. À cause du risque d’infanticide et de suicide, une hospitalisation, de préférence dans une unité mère-bébé, est nécessaire pour protéger la mère et son enfant.

Des médicaments (de type neuroleptiques et anxiolytiques) sont utilisés pour calmer l’angoisse et gérer les symptômes délirants qui peuvent durer plusieurs mois. Une prise en charge pluridisciplinaire par des psychiatres, des psychologues, des gynécologues, des sages-femmes et des infirmières, permet de traiter la mère et de maintenir le lien avec son enfant en lui apprenant petit à petit à s’en occuper sans danger. Par la suite, des consultations régulières et un traitement médicamenteux seront proposés afin de surveiller l’évolution et surtout de limiter les récidives.

Afin de prévenir la survenue d’une psychose puerpérale, il est conseillé de :

  • s’entourer d’un réseau d'aide pendant la grossesse, mais surtout pour le retour à la maison (famille, amis, professionnels) ;
  • parler de ses angoisses, de sa fatigue, ou de sa déprime, avec son médecin traitant, son pédiatre, ou une sage-femme ;
  • ne pas rester seule ;
  • prendre du temps pour soi, faire des siestes, se reposer ;
  • pratiquer des activités relaxantes comme la méditation, la relaxation, la sophrologie, le yoga ou encore se faire masser.

Bon à savoir : des séances de thérapies cognitivo-comportementales (TCC) et interpersonnelles peuvent être entreprises de façon préventive à l'occasion d'une nouvelle grossesse (elles permettent de réduire de 45 % les risques de dépression chez les femmes les plus à risque).

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