Une interruption médicale de grossesse peut être envisagée par l'équipe médicale et les parents en cas de malformation du fœtus, de pré-éclampsie ou de maladies maternelles. Certaines de ces dernières, même si elles ne sont pas dangereuses pour la mère, le sont pour le fœtus ou l'embryon.
La toxoplasmose
La toxoplasmose est une infection parasitaire de la mère par la viande crue ou la terre souillée par les animaux.
Une prise de sang est effectuée en début de grossesse pour savoir si la femme enceinte est immunisée contre cette maladie, inoffensive pour elle, mais dangereuse pour le fœtus :
- Si la mère n'est pas immunisée, un examen sanguin effectué tous les mois de la grossesse vérifiera l'absence d'infection et un régime alimentaire strict devra être suivi.
- En cas d'infection pendant la grossesse, le fœtus peut présenter notamment des troubles du développement neurologique.
Plus l'infection a lieu tôt dans la grossesse, plus les répercussions seront sévères pour le développement du fœtus.
La varicelle
Si la varicelle est une maladie bien souvent bénigne chez les enfants, elle peut être particulièrement dangereuse pour le fœtus lorsqu'elle est contractée par la femme enceinte. Les répercussions sur le futur bébé peuvent être :
- un retard de croissance intra-utérin ;
- des lésions neurologiques ;
- des lésions oculaires ou cutanées, etc.
Attention : des risques de pneumonie varicelleuse pour la mère existent. Cette dernière peut être dangereuse voire létale.
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Le diabète
Le diabète est une maladie du pancréas qui ne produit plus d'insuline ou plus assez. Lorsqu'une femme est diabétique, elle sera surveillée durant toute la durée de sa grossesse par des tests d'insuline afin d'éviter toute atteinte du fœtus.
Le diabète peut cependant être provoqué par la grossesse elle-même : on parle alors de diabète gestationnel. Pour être dépisté, le diabète gestationnel doit faire l'objet d'une recherche des sucres dans le sang de la mère entre les 5e et 6e mois grossesse.
Si le diabète est diagnostiqué, un régime est prescrit à la mère pour éviter les risques suivants sur le fœtus :
- qu'il ne devienne trop gros ;
- qu'il soit en anasarque (œdème sous-cutané, infiltration du liquide amniotique sous la peau, dans le placenta et d'une manière générale trop de liquide amniotique dans l'utérus) ;
- qu'il ne développe lui aussi un diabète ;
- une holoprosencéphalie (malformation cérébrale) dont le diabète maternel est un facteur prédisposant bien connu (cette pathologie est diagnostiquée chez 1 % des enfants de mères diabétiques, soit 200 fois environ le risque de survenue de la population générale).
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Le cytomégalovirus
Le cytomégalovirus, ou CMV, est à l'origine de la plus répandue des infections virales du fœtus, de l'ordre de 1 à 3 %. En France, l’infection à CMV concerne 2,3 % des femmes enceintes.
Ce virus (un herpès virus à ADN de la famille des Human Herpes virus 5), contracté par la mère, se transmet par :
- la salive ;
- l'urine ;
- les larmes ;
- les sécrétions génitales (sperme et sécrétions cervicales ou vaginales) ;
- le sang.
Bon à savoir : les femmes travaillant avec de jeunes enfants sont les plus exposées à ce virus et doivent être extrêmement vigilantes lorsqu'elles sont enceintes. Par ailleurs, le risque de primo-infection est plus important pour les femmes qui attendent un deuxième enfant ou séronégatives à leur première grossesse (20 fois plus de risque).
La plupart du temps, les signes chez la femme enceinte évoquent une mononucléose (fièvre légère, rhinite, pharyngite, maux de tête, fatigue et troubles hépatiques) et les risques de contamination du fœtus sont de l'ordre de 40 %, mais les bébés infectés sont asymptomatiques à 90 % (ils ne déclenchent pas les symptômes).
Les principaux risques pour le fœtus (pour 10 % des bébés donc) sont :
- une surdité (il s'agit de la cause la plus importante des surdités sensorineurales non génétiques) ;
- une atteinte cérébrale ;
- un retard mental.
Le CMV congénital est la principale cause de déficiences neurosensorielles non génétiques chez les enfants, contribuant à 10 % de tous les cas d’infirmités motrices cérébrales chez les enfants.
Les infections virales
Certaines infections virales, qui ne remettent pas forcément en cause le pronostic vital de la mère, peuvent être dangereuses, voire extrêmement graves pour le fœtus. C'est le cas de :
- l'hépatite B ;
- la grippe et la rubéole ;
- l'herpès et le zona ;
- le parvovirus.
Le VIH
Le VIH ou SIDA est un virus qui se transmet par voie sexuelle. Aujourd'hui, avec le progrès des trithérapies notamment, il est possible de vivre presque « normalement », avec les nombreuses limites liées aux effets secondaires des traitements. Certaines personnes sont dites séropositives : elles sont porteuses du virus mais ne déclenchent pas les symptômes.
- Si une femme est atteinte avant la grossesse, elle est traitée par antirétroviraux et le traitement continue pendant la grossesse.
- Si le VIH est dépisté pendant la grossesse, le choix de poursuivre ou non la grossesse est abordé. Si la mère décide de la poursuivre, l'administration de Zidovudine permet de réduire jusqu'à 60 % les risques de transmission à l'enfant.
- La trithérapie sera prescrite à partir du second et du troisième trimestre de la grossesse en fonction des taux constatés.
- Si la patiente est séropositive asymptomatique (en l'absence de symptômes, ou porteuse saine), on débute la trithérapie autour des 28 semaines d'aménorrhée.
- L'accouchement par césarienne est préconisé pour prévenir le risque de transmission du VIH de la mère au fœtus.
Bon à savoir : la voie sanguine, et donc placentaire, laisse « passer » le VIH de la mère au fœtus. Les risques de contamination de la mère au fœtus sont estimés entre 1 et 2 % lorsque la femme enceinte est sous traitement.
Le cancer du sein
Avoir un cancer du sein n'empêche pas d'être enceinte dans la mesure où il n'y a pas de risques pour le bébé. Il faut simplement savoir que le risque de mortalité globale à 5 ans est très légèrement plus élevé chez les femmes ayant mené une grossesse en même temps qu’était découvert leur cancer du sein que chez les autres.
D'une manière générale, on recommande d'attendre entre six mois et deux ans suite à un traitement contre le cancer du sein avant d'envisager une grossesse.