La césarienne est une des modalités de l'accouchement, avec l'accouchement par voie basse.
La césarienne peut être décidée à l'avance ou bien pendant l'accouchement. Dans les pays occidentaux, le nombre de césariennes a fortement augmenté ces 10 dernières années particulièrement celles prévues à l'avance. En France, 20,9 % des femmes enceintes accouchent par césarienne.
Les raisons du choix de la césarienne
Le choix d'un accouchement par césarienne est une décision médicale qui repose sur le gynécologue-obstétricien.
Césarienne prévue à l'avance
Le choix d'un accouchement par césarienne peut être décidé à l'avance si :
- la maman a déjà subi une césarienne,
- la maman a un bassin trop étroit par rapport à la tête du bébé,
- la position du bébé risque de gêner sa progression par voie basse (présentation par l'épaule ou certaines présentations par le siège),
- le placenta est implanté très bas et recouvre le col de l'utérus,
- l'échographie a dépisté une anomalie fœtale contre-indiquant un accouchement par voie basse.
Bon à savoir : par rapport aux femmes de 25 à 35 ans, les femmes enceintes à 40 ans et plus (4,6 % des mères) auraient deux fois plus de risques de devoir accoucher par césarienne. Ce taux est également augmenté en cas de maladie inflammatoire chronique de l’intestin (et de maladie de Crohn surtout), le danger étant majoré en cas de maladie active.
Césarienne en urgence
Le choix d'un accouchement par césarienne peut se faire en urgence lorsque :
- le travail ne progresse pas,
- le fœtus est dans une situation de détresse (diminution du rythme cardiaque sur le monitoring),
- la maman présente une pathologie contre-indiquant de pousser (hypertension artérielle gravidique),
- une poussée d'herpès génital est apparue (risque de contamination du bébé lors du passage génital).
Césarienne : intervention sous anesthésie
La césarienne se fait soit sous anesthésie générale soit sous péridurale.
L'intervention consiste en une incision chirurgicale pour extraire le bébé de l'utérus maternel (le chirurgien retire également le placenta et les membranes amniotiques).
L'incision se fait horizontalement sur l'abdomen au sommet du pubis. Des points ou agrafes permettent de fermer l'incision et sont enlevés 6 à 9 jours plus tard. La cicatrice est habituellement esthétique car située au ras des poils pubiens.
Ce qu'implique une césarienne
La césarienne est une intervention chirurgicale qui peut avoir des conséquences pour la maman et le bébé.
Pour la maman
Lorsque la maman accouche par césarienne sous péridurale, elle pourra voir son bébé dès sa naissance comme pour un accouchement par voie basse. Par contre si la césarienne se fait sous anesthésie générale, la maman passera en salle de réveil avant de pouvoir voir son bébé. L'allaitement est tout à fait possible après une césarienne.
Les suites sont un peu plus longues que pour un accouchement voie basse et nécessite un séjour à l'hôpital un peu plus long (environ 5 jours).
La césarienne entraîne un plus grand risque hémorragique.
Par ailleurs, il y a aurait un peu plus de risques de phlébites, d'embolies pulmonaires et d'infections suite aux accouchements par césarienne que par voie basse. En effet, pour des raisons hormonales et anatomiques, 3 ‰ des femmes ayant accouché par césarienne (programmée ou non) développent une maladie veineuse thrombo-embolique (en particulier dans les deux semaines qui suivent l'accouchement), soit 4 fois plus qu'en cas d'accouchement par voie basse.
Bon à savoir : le risque de maladie thrombo-embolique est plus élevé en cas de césarienne non programmée.
Pour le bébé
Le passage du bébé par la voie basse permet aux voies respiratoires de se vider du liquide amniotique, ce qui n'est pas le cas lorsqu'il voit le jour par césarienne.
Systématiquement lorsqu'un bébé nait par césarienne, la sage-femme ou le pédiatre pratique une aspiration du liquide amniotique présent dans l'arrière-gorge et le larynx (avec une petite sonde, non douloureux pour le nouveau-né).
La césarienne pourrait perturber le développement du microbiote intestinal du nouveau-né, ce qui entraînerait diverses modifications qui prédisposeraient à une inflammation intestinale. Ce phénomène est lié à l’absence de transmission du microbiote de la mère à l’enfant, comme c’est le cas dans un accouchement par voie basse (source : communiqué de l’Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement, 4 juillet 2023).
Bon à savoir : le fait de naître par césarienne (planifiée ou non) favoriserait le risque d’hospitalisation pour infection, en particulier respiratoire, surtout dans la première année.
Pour le papa
Dans la plupart des cas, le papa ne pourra pas assister à la césarienne mais il verra son bébé dès qu'il sera né. Dans certaines maternités il pourra même suivre les premiers soins prodigués à son bébé.
Pour les futures grossesses
Un accouchement par césarienne n'implique pas forcément que les prochains se feront de la même manière. Mais c'est souvent le cas car les causes peuvent être les mêmes et d'autre part, l'utérus est devenu cicatriciel (risque de rupture lors d'accouchement difficile).
Dans tous les cas, la décision du type d'accouchement incombera au gynécologue-obstétricien. Le nombre total d'accouchements possibles par césarienne pour une même femme est de 3 à 4.
Il est recommandé d'attendre un an après une césarienne pour mettre en route une nouvelle grossesse pour laisser à l'utérus le temps de cicatriser.
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Déroulement de l’accouchement
Sommaire
- Accouchement naturel
- Accouchements spécifiques
- Étapes d'accouchement
- Techniques d'aide à l'accouchement
- Complications de l'accouchement
- Suivi post-accouchement
- Divers