Accouchement prématuré

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En France, 7 % des naissances sont prématurées (50 000 naissances chaque année), et la prématurité est responsable de 75 % des morts néonatales. La menace d'accouchement prématuré est la première cause d'hospitalisation chez les femmes enceintes. La difficulté consiste, pour le personnel médical, à distinguer les vraies menaces d'accouchement prématuré des fausses alertes, afin d'éviter tout traitement et hospitalisation inutiles.

Accouchement prématuré spontané ou provoqué

Quelque 70 % des naissances prématurées sont spontanées.

Les naissances prématurées peuvent survenir dans deux contextes particuliers : soit l'accouchement a lieu spontanément, soit il est déclenché médicalement.

La prématurité spontanée

Le travail débute spontanément, sans intervention humaine ni médicamenteuse. Bien que toutes les causes de la prématurité spontanée n'aient pas encore été identifiées, certaines sont bien documentées :

On peut aussi citer l'âge de la mère, des soins de santé tardifs pendant la grossesse, la présence d'une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI), la consommation de tabac, d'alcool ou de drogues, les violences domestiques (physiques, sexuelles ou émotionnelles), le stress, le travail en station débout et certains polluants environnementaux.

À noter : les femmes enceintes souffrant d'une forme sévère de parodontite ont trois fois plus de risques d'accoucher prématurément, comme le montrent les travaux de Marie-Laure Colombier, chercheuse à l'INSERM (des études américaines évaluent même que ce risque serait multiplié par sept).

La prématurité provoquée

Elle représente un tiers des accouchements prématurés. Décidée par les obstétriciens, elle est secondaire à certaines pathologies de la grossesse, comme la toxémie gravidique. Un retard de croissance intra-utérin, une rupture prématurée des membranes entraînant un risque infectieux, un placenta praevia, voire un diabète peuvent aussi conduire à un accouchement médicalement induit.

La décision de déclencher l'accouchement se fait dans l'intérêt de l'enfant et/ou de la maman.

Évaluation des menaces d'accouchement prématuré

Une maladie de la grossesse qu'il est important de soigner

L'une des complications de la grossesse les plus fréquentes est l'accouchement prématuré. Cela concerne toute naissance survenant entre la 22e et la 36e semaine d’aménorrhée (SA, absence de règles). Il est important de gérer médicalement ces menaces de prématurité le plus efficacement possible afin d'éviter un accouchement avant le terme. Plus un bébé va naître avant le terme plus les complications neuro-développementales seront susceptibles d'être importantes (dans l'étude Epipage-2, des difficultés sévères ou modérées étaient observées chez 27 % des enfants nés extrêmes prématurés, 19 % des grands prématurés et 12 % des enfants modérément prématurés).

Les signes qui doivent alerter

Plusieurs signes peuvent être évocateurs d'une menace d'accouchement prématuré chez une femme enceinte de moins de 37 SA : 

  • des contractions utérines fréquentes, intenses, prolongées et régulières (toutes les 10 minutes, le ventre de la maman se durcit, et les contractions peuvent être douloureuses) ;
  • des modifications au niveau du col de l'utérus qui devient plus souple et plus ouvert.

La surveillance et le diagnostic

Lors de la consultation médicale, le médecin mène une enquête pour déterminer s'il s'agit bien d'une menace d'accouchement prématuré, afin de ne pas traiter ou hospitaliser une future maman inutilement. La prise en charge médicale comprend plusieurs étapes :

  1. L'interrogatoire : le médecin s'enquiert de l'âge de la patiente, de ses antécédents gynécologiques, des éventuelles complications survenues lors de ses précédents accouchements.
  2. L'examen obstétrical, qui inclut différentes explorations :
  • Le monitorage du rythme cardiaque fœtal et de la fréquence des contractions utérines (tocométrie).
  • Un examen au spéculum pour vérifier qu'il n'y a pas de rupture des membranes du fœtus. Une rupture de ces membranes entraîne un risque infectieux et impose l'hospitalisation.
  • Un toucher vaginal qui permet d'évaluer la dilatation du col de l'utérus.
  • Une échographie permettant de préciser les éventuelles modifications du col et de visualiser une cause flagrante de menace d'accouchement prématuré.

Le médecin détermine ensuite si la menace d'accouchement prématuré est :

  • légère : les modifications du col sont discrètes avec quelques contractions ;
  • moyenne : les contractions sont importantes, régulières, et le col se ramollit et se raccourcit nettement au-dessous de 26 mm ;
  • sévère : le col est franchement dilaté, ou les membranes se sont rompues.

Le traitement des menaces d'accouchement prématuré dépend du terme de la grossesse, des contractions, des modifications observées sur le col et du nombre de fœtus.

La prévention de l'accouchement prématuré

Le respect de quelques règles simples permet de diminuer les risques.

Lorsque la menace d'accouchement prématuré a été diagnostiquée par le médecin selon les facteurs de risque liés à la maman et à son environnement, il convient d'adopter une certaine prudence :

  • éviter les déplacements et les longs voyages ;
  • envisager une mise au repos complet et ne se lever que pour se rendre aux toilettes ;
  • consulter régulièrement pour rechercher d'éventuels signes d'accouchement prématuré ;
  • surveiller la survenue d'infections cervico-vaginales ;
  • effectuer un cerclage si la menace d'accouchement prématuré est trop importante.

Par ailleurs, dans la mesure où les maladies parodontales (gingivite et parodontite) favorisent les accouchements prématurés, adopter une bonne hygiène bucco-dentaire et être régulièrement suivie par un dentiste pourrait également constituer une mesure de prévention intéressante.

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