Un accouchement assisté nécessite parfois le recours à une ventouse obstétricale, ou ventouse fœtale, pour extraire l’enfant. L'instrument se pose sur le dessus arrière de la tête du bébé pour le tirer avec précaution lors de la poussée. Explications.
Qu'est-ce qu'une ventouse obstétricale et qui l'utilise ?
La ventouse se présente comme un bol de silicone souple lié à un appareil de succion au moyen d’un tube. Elle est employée, tout comme les forceps, afin d’aider le bébé à sortir. Cette intervention est expliquée à la patiente avant de commencer.
Seul le médecin obstétricien peut utiliser les ventouses. Il ne le fait qu’à la fin de l’accouchement, au moment de l’expulsion, quand la poche des eaux est rompue, la dilatation du col de l'utérus est complète et que la tête du bébé est engagée dans le bassin (la présentation doit être une présentation céphalique).
La ventouse coiffe en quelque sorte la tête du bébé à la manière d’un bonnet. L’adhérence se fait par dépression ou vide d’air. L'accoucheur guide ainsi la petite tête vers l’extérieur, aidant les efforts expulsifs de la mère à être plus efficaces. Une césarienne peut être effectuée rapidement en cas d'échec de l’extraction par ventouse.
Dans quels cas utilise-t-on une ventouse obstétricale ?
Le médecin obstétricien emploie une ventouse obstétricale :
- lorsque le bébé montre des signes de souffrance pendant l’expulsion, souvent provoqués par une compression du cordon ombilical (enroulé autour de la tête du fœtus ou bloqué entre la tête et le bassin maternel) ou des difficultés de franchissement du bassin ;
- lorsque le bébé est gros ;
- lorsque la santé maternelle n’autorise pas d’efforts expulsifs trop longs, notamment en cas d'hypertension artérielle, d'éclampsie, de maladie du cœur, d'antécédent de décollement de la rétine, d'insuffisance respiratoire, d'anévrisme cérébral, de para ou tétraplégie ou de cicatrice utérine ;
- lorsque la mère est épuisée ou agitée et ne peut plus « pousser » ;
- lorsque l’enfant stagne et ne chemine plus dans le bassin de sa mère.
À noter : en France, le taux d’accouchements par voie basse instrumentale (forceps, spatules, ventouses) est élevé : 12,3 %, versus la médiane européenne 6,1 %.
Complications liées à l'utilisation de la ventouse obstétricale
Ventouse obstétricale et complications maternelles
Le risque de déchirure périnéale est augmenté au cours d’une extraction instrumentale. Le recours à l’épisiotomie dépend des circonstances. Elle est moins souvent nécessaire que pour une application de forceps.
L’épisiotomie semble protéger de la rupture périnéale, en particulier chez les femmes primipares (premier enfant) qui subissent un accouchement instrumental (chez qui la déchirure du périnée est fréquente).
Ventouse obstétricale et lésions fœtales
Les lésions fœtales sont le plus souvent bénignes. La ventouse laisse une empreinte, une bosse ou un hématome sur la tête de l’enfant par la pression exercée, mais elle disparaît après 24 ou 48 heures.
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Ventouse obstétricale : existe-t-il des contre-indications à son utilisation ?
Les contre-indications maternelles et obstétricales sont :
- la présentation du bébé par la face, le siège, le front ou les épaules ;
- une dilatation du col incomplète ;
- une disproportion entre le bébé et le bassin maternel ;
- une mère qui s’oppose et ne veut pas coopérer.
Les contre-indications fœtales quant à elles sont :
- un bébé prématuré ;
- les hépatites et HIV parce qu'infections virales transmissibles ;
- un bébé présentant une grosse bosse séro-sanguine sur la tête ;
- les maladies hémorragiques du nouveau-né (hémophilie ou emploi de phénobarbital par la maman).