Effets de l'épilepsie sur une grossesse

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Mal de gorge et grossesse

Pour une femme enceinte soignée pour l'épilepsie, les médecins estiment que la grossesse doit être prévue à l'avance afin de préparer une modification et une surveillance du traitement. Le choix d'une benzodiazépine unique sans effet tératogène, c'est-à-dire non dangereux pour le bébé in utero est recommandé dans la mesure du possible. Dans ce cas, le plus souvent, la grossesse se passe sans difficultés. On vous parle dans le détail des effets de l'épilepsie sur la grossesse !

Épilepsie et grossesse : les risques

L'épilepsie est une affection neurologique chronique qui se caractérise par une subite et intense activation anormale de neurones cérébraux. Les crises sont soudaines pouvant être généralisées ou partielles.

En absence de traitement, une femme enceinte épileptique risque de souffrir de crises dangereuses pour elle et son enfant :

  • Les crises peuvent faire tomber la mère et entraîner un choc sur le bébé.
  • Elles provoquent une diminution momentanée de l'apport en oxygène au bébé.
  • Les crises répétitives risquent d'être la cause d'un accouchement prématuré.

L'impact de la grossesse sur l'épilepsie varie :

  • Les crises d'épilepsie continuent d'être fréquentes dans 50 % des situations.
  • La période la plus critique est celle entourant la naissance et les jours suivants car la mère doit se réveiller souvent la nuit.

Traitement de l'épilepsie pendant la grossesse

Le traitement de l'épilepsie risque de provoquer deux fois plus de malformations congénitales chez le bébé : tous les médicaments semblent induire des malformations. Certains d'entre eux entraînent un certain type d'anomalies :

  • valproate : spina-bifida, c'est-à-dire une malformation de la moelle épinière ;
  • carbamazépine : malformation digestive, anomalie du tube neural, malformation du visage, malformation du crâne, anomalies cardiaques, malformation du pénis impliquant l’orifice urinaire et anomalies au niveau des doigts ;
  • phénobarbital : malformation cardiaque ;
  • phénytoïne : malformation du visage,
  • topiramate : troubles de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), retard intellectuel et troubles du spectre de l’autisme.

Le risque est diminué lorsque le traitement comporte un seul médicament et que son administration se fait régulièrement sur une durée de 24 heures. Les malformations fœtales sont prévenues par la prescription de l'acide folique (vitamine B9) d'après certains médecins, deux mois avant la conception, puis lors des deux premiers mois après la conception. Cette supplémentation en acide folique est supérieure à celle habituellement recommandée en cas de grossesse, soit 5 mg par jour au lieu de 0,4 mg. L'apport d'acide folique peut diminuer le risque de malformation de la colonne vertébrale.

Le traitement est pratiqué sous surveillance médicale et réunit médecin neurologue, médecin obstétricien, sage-femme et pédiatre, pendant toute la grossesse du fait de la prise de poids et des crises dont on examine l'évolution.

En fin de grossesse, les médecins neurologues recommandent la prise de vitamine K (antihémorragique) car certains médicaments antiépileptiques créent une carence de cette vitamine.

Bon à savoir : sur prescription médicale, l'acide folique est pris en charge à 65 % par la Sécurité sociale.

Épilepsie et grossesse : le cas de la Dépakine®

Les bébés nés de mères soignées par l'acide valproïque (antiépileptique le plus tératogène) pendant la gestation, souffrent davantage de problèmes psychomoteurs :

  • retard pour la marche ou l'acquisition du langage ;
  • diminution des capacités intellectuelles ;
  • problèmes de mémoire ;
  • certaines formes d'autisme ;
  • malformations oculaires ;
  • troubles de la fertilité chez l'homme

De façon générale, le risque de malformations congénitales majeures est 4 fois plus élevé chez les enfants nés d’une femme traitée par valproate et ils présenteraient un risque presque multiplié par deux de troubles psychiatriques.

En France, depuis juillet 2017, et suivant les consignes de l'Agence européenne du médicament, « le valproate (et ses dérivés) ne doit pas être prescrit aux filles, aux adolescentes, aux femmes en âge de procréer (et sans contraception efficace) et aux femmes enceintes, sauf en cas d'inefficacités ou d'intolérance à toute autre alternative médicamenteuse ».

Bon à savoir : les patientes avec un traitement en cours doivent prendre rendez-vous avec le médecin spécialiste, en particulier en cas de désir de grossesse.

Traitement de l'épilepsie pendant la grossesse et sa surveillance

Le risque d'avoir un enfant malformé est faible (mais il existe) lorsque le médecin prescrit les antilépileptiques en monothérapie (c'est-à-dire en traitement unique).

À noter : l’ANSM a mis en place une attestation d’information partagée cosignée annuellement par le prescripteur et la patiente (fille, adolescente, femme en âge d’avoir des enfants ou femme enceinte). La présentation de cette attestation serait nécessaire à la délivrance de carbamazépine, ce qui permettrait de s’assurer que les patientes sont bien informées des risques.

En début de grossesse, la priorité est la prévention du risque de malformations :

  • les taux sanguins du médicament antiépileptique sont vérifiés pour éviter un surdosage ;
  • de l'acide folique est prescrit pour prévenir le risque de malformation de la moelle épinière lors de la prise d'acide valproïque ;
  • l'échographie en tout début de grossesse contrôle l'absence de cardiopathie et de malformation de la moelle épinière, et surveille la progression du périmètre crânien du bébé si l'on craint un retard de croissance ;
  • parfois, une amniocentèse est pratiquée pour doser l'alpha-fœtoprotéine et l'acétylcholinestérase dans le liquide amniotique lorsque l'on craint un spina-bifida.

En fin de grossesse, au 8ème et 9ème mois, il n'y a plus de risque de malformations, et le médecin dose le taux du médicament épileptique afin de prévenir les crises les dernières semaines ou pendant la naissance, car les taux sanguins peuvent être abaissés du fait de la prise de poids et du métabolisme du foie qui augmente.

Les médecines douces en complément : sans risques pendant la grossesse

Certaines médecines douces peuvent être intéressantes pour venir compléter les médicaments traditionnels. Elles ont l'avantage de pouvoir être employées sans risque, même au cours de la grossesse.

La gemmothérapie pour favoriser la régulation des crises

À raison de trois semaines par mois, ces bourgeons peuvent être utilisés contre l’épilepsie suivant le protocole suivant :

  • le matin, 50 gouttes de Ficus carica MG (pour Macérât Glycériné) 1 DH ;
  • le midi, 50 gouttes de Viscum album MG 1 DH ;
  • le soir, 50 gouttes d'Ilex aquifolium MG 1 DH.

L'homéopathie

En cas d'épilepsie, y compris en période de grossesse, l'homéopathie peut participer au traitement médicamenteux des symptômes parfois en permettant de diminuer la quantité de médicaments ingérés (en accord avec son médecin), souvent en limitant leurs effets secondaires.

Pour traiter le terrain de l’hyperexcitabilité en agissant sur le système nerveux central, on pourra se tourner vers les remèdes suivants en 9 CH et à raison de 3 granules trois fois par jour :

  • Argentum nitricum, surtout chez les femmes minces, angoissées et stressées ;
  • Calcarea carbonica , plutôt chez les femmes fortes présentant une fatigue générale et une transpiration abondante ;
  • Magnesia muriatica (chlorure de magnesium), en particulier chez des femmes maigres, émotives (parfois souffrant de spasmophilie) et ayant tendance à être constipées ;
  • Silicea (mais en 7 CH), notamment chez les femmes maigres et frileuses et ayant des difficultés à prendre des décisions (mais étant obstinées).

On peut accompagner les granules avec une supplémentation en calcium et en vitamine D3 et/ou du magnésium associé à de la vitamine B6.

En aromathérapie

Les huiles essentielles doivent être utilisées avec précaution chez la femme enceinte. C'est pourquoi il est préférable de demander conseil à un professionnel avant d'utiliser cette HE antiépileptique : la Petroselium crispum (persil frisé). En général, on préconise la pose d'une goutte sur les poignets une fois par jour.

Attention, il ne faut surtout pas faire l'erreur de prendre sa cousine, l'HE de Petroselium sativum (persil simple à capiole) qui aura l'effet inverse (elle est convulsivante et neurotoxique) et qui, en plus, peut entraîner une fausse couche à forte dose.

Épilepsie et grossesse : risques lors de l'accouchement et de l'allaitement

L'accouchement se fait en milieu hospitalier, sous surveillance médicale, car environ 5 % de femmes enceintes ont une crise d'épilepsie lors de l'accouchement.

L'allaitement, selon les médecins, est contre-indiqué, mais en outre, il est possible avec certains médicaments épileptiques et selon le degré de l'épilepsie, à condition que l'enfant tête avant la prise médicamenteuse afin de réduire la dose de principe actif qui va passer dans le lait maternel.

Bon à savoir : selon une étude danoise, les mères souffrant de polyarthrite rhumatoïde multiplient par 1,6 le risque de voir leur enfant présenter une épilepsie (probablement sous l'influence de l'auto-immunité ou de l'inflammation).

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