La grossesse engendre des changements physiologiques chez la femme, notamment au niveau de la thyroïde. Ces modifications naturelles sont cependant susceptibles de causer divers troubles quand elles ne sont pas bien réglées.
Elles peuvent alors nuire au développement du fœtus et entraîner des complications pour la femme enceinte. Il convient donc de déceler et de soigner ces anomalies lorsqu’elles se présentent. Le point dans notre article.
Thyroïde et début de grossesse
Essentielles pour l’adulte, les hormones thyroïdiennes jouent un rôle encore plus important durant la grossesse :
- Elles permettent en effet le développement de l’embryon et même, après la naissance, du nourrisson.
- Elles affectent notamment les poumons et favorisent le développement du système nerveux central.
- Elles favorisent également la croissance linéaire des os.
Ce mécanisme naturel fonctionne dans la grande majorité des cas, mais demande parfois un ajustement médical lorsqu’une hypothyroïdie (la thyroïde ne produit pas assez d’hormones) ou une hyperthyroïdie (elle en produit trop) est décelée.
Les femmes ne sont pas toutes logées à la même enseigne. Elles peuvent présenter un facteur de risque accru de dysfonctionnement de la thyroïde lorsque :
- des antécédents familiaux existent ;
- elles ont déjà souffert d’un dérèglement de la thyroïde.
Il est alors important d’en parler à son médecin afin que celui-ci puisse dépister et prendre en charge d’éventuelles anomalies.
Bon à savoir : la thyroïde est une glande située à la base du cou, mesurant environ 5 centimètres et pesant 30 grammes. Elle est le siège de la production d’hormones jouant sur notre métabolisme, sur la croissance ou sur la différenciation des cellules de l’organisme.
Thyroïde et grossesse : rôle de l'iode
Chez le fœtus, la thyroïde n’apparaît que lors du troisième mois de grossesse et ne devient pleinement fonctionnelle qu’après la naissance.
Pour assurer les besoins de l’enfant à naître, la femme enceinte doit donc augmenter sa production d’hormones thyroïdiennes. Pour cela, elle a besoin d’absorber de l’iode, puisque c’est cet oligo-élément qui sert de « carburant » à la production d’hormones.
Durant la grossesse, il est recommandé d’en ingérer 250 μg (microgrammes) par jour contre 150 μg en temps normal. Pour cela, on peut privilégier différents types d’aliments, dont le poisson et les crustacés (cuits). Et dans une moindre mesure, les laitages, la viande, les œufs et du sel iodé (avec parcimonie, car l’abus de sel est nocif).
Hypothyroïdie lors de la grossesse
Lorsque la thyroïde ne produit pas assez d’hormones, on parle d’hypothyroïdie. Durant la grossesse, elle se manifeste le plus souvent par :- des crampes ;
- une constipation ;
- une sensation de fatigue ;
- un œdème des membres inférieurs ;
- la peau sèche ;
- une prise de poids excessive (supérieure à 18 kg ou à 10 kg pour les femmes en surpoids ou obèses) ;
- un ralentissement du rythme cardiaque (bradycardie).
Attention : l’hypothyroïdie n’est pas toujours aisée à déceler, puisque ses symptômes ressemblent à ceux d’une grossesse classique.
L’hypothyroïdie se soigne correctement via la prescription de lévothyroxine, une hormone de synthèse.
Grossesse : cas de l'hyperthyroïdie
L’hyperthyroïdie est plus rare chez la femme enceinte. Elle apparaît lorsque la thyroïde produit trop d’hormones.
Elle se manifeste notamment par :
- une perte de poids anormale ;
- des troubles de l’appétit ;
- une instabilité émotionnelle ;
- un accroissement du rythme cardiaque (tachycardie).
En plus des traitements destinés à lutter contre les symptômes, un médicament antithyroïdien pourra être proposé, notamment en cas de maladie de Basedow (maladie de la thyroïde auto-immune).
Thyroïde et grossesse : complications
Si la production d’hormones thyroïdiennes n’est pas équilibrée durant la grossesse, les risques d’accouchement prématuré, voire de fausses couches, sont accrus.
La mère peut également subir les conséquences de la carence d’hormone thyroïdienne. Elle peut fragiliser sa propre thyroïde et souffrir d’hypertension artérielle ou d’hémorragie du post-partum.