Au cours de la grossesse, des formes spécifiques d’urticaire peuvent survenir, regroupées sous l’appellation de dermatite polymorphe gravidique ou éruption polymorphe de la grossesse.
Cette affection cutanée est sans gravité pour la mère et le bébé et disparaît quelques jours à quelques semaines après l’accouchement. D’autres formes d’urticaire peuvent toucher la femme enceinte, mais sans être liées à la grossesse en elle-même. Un point s'impose.
À noter : Ce type d’urticaire ne doit pas être confondu avec le pemphigoïde gravidique, autre affection cutanée.
Formes spécifiques d’urticaire de grossesse
La dermatite polymorphe gravidique (notée parfois DPG) ou éruption polymorphe de la grossesse regroupe plusieurs formes d’urticaires touchant spécifiquement les femmes enceintes.
Elle se distingue d’autres affections et maladies cutanées ou non :
- le pemphigoïde gravidique (encore appelé herpès gestationis ou pemphigoïde gestationis) ;
- l’impétigo herpétiforme ou pustulose exanthématique gravidique ;
- le prurit gravidique.
D’autres appellations étaient auparavant utilisées : érythème polymorphe, érythème toxique, rash toxémique, prurigo à début tardif, plaques et papules urticariennes prurigineuses de la grossesse (PUPPP en anglais).
Cette pathologie touche entre 0,5 et 2 % des grossesses et survient au cours du troisième trimestre, en général aux alentours de la 35e semaine. Parfois, elle survient juste après l’accouchement.
Environ 75 % des femmes affectées sont des femmes primipares, c'est-à-dire des femmes attendant leur premier enfant. Les grossesses multiples et la prise de poids excessive sont des facteurs de risque. Mais la cause exacte demeure inconnue à ce jour.
Causes de l’urticaire de grossesse
C’est une condition qui affecte la peau de certaines femmes enceintes. Bien que relativement rare, elle cause un certain niveau de malaise et d’inconfort.
La cause principale est souvent liée à des changements hormonaux. Pendant la grossesse, le corps d’une femme subit une série de transformations, y compris une augmentation significative des niveaux d’hormones comme la progestérone et les œstrogènes. Ces fluctuations hormonales déclenchent la libération d’histamines dans le corps, ce qui provoque des démangeaisons et des éruptions cutanées caractéristiques de l’urticaire.
Une autre cause courante est une condition connue sous le nom de papules urticariennes prurigineuses et plaques de grossesse (PUPP). Ce trouble gestationnel de la peau provoque des éruptions urticariennes sur tout le corps.
En outre, l’étirement de la peau pendant la gestation contribue également à l’apparition de l’urticaire. À mesure que le ventre d’une femme s’étend pour accueillir le fœtus en croissance, la peau s’assèche et se tend ; ce qui peut déclencher ce type d’état.
Bien que ce type d’urticaire soit inconfortable, il est généralement sans danger pour la mère et l’enfant à naître. Cependant, toute femme enceinte qui développe ce type de maladie doit consulter un professionnel de santé pour obtenir un avis médical approprié.
Symptômes de l’urticaire de grossesse
Cette pathologie survient après la 34e semaine de grossesse et provoque des effets caractéristiques :
- Des boutons (papules) rosés et œdémateux apparaissent, parfois accompagnés de vésicules. Ces boutons sont souvent entourés d'un halo blanchâtre ;
- Les boutons sont localisés au niveau de l’abdomen (sauf autour de l’ombilic), des bras, des jambes et des fesses. Ils se localisent préférentiellement dans les lignes des vergetures abdominales ;
- Les boutons initiaux peuvent fusionner entre eux pour former des plaques plus ou moins importantes. Ces lésions cutanées s'accompagnent de démangeaisons intenses.
Celles-ci persistent jusqu’à l’accouchement et disparaissent spontanément entre 1 et 6 semaines après. Parfois, elles s’amplifient juste après. Rassurez-vous : ce trouble est sans effet sur le fœtus.
Bon à savoir : la plupart du temps, elle ne récidive pas au cours des grossesses suivantes. En cas de récidive, les effets sont généralement de moindre intensité.
Urticaire de grossesse : traitement
Le diagnostic repose sur l’aspect caractéristique de ces éruptions cutanées. Toutefois, les autres causes de démangeaisons au cours de la gestation sont systématiquement recherchées.
De même, une biopsie cutanée peut être nécessaire pour écarter d’autres affections cutanées comme le pemphigoïde gravidique.
Le traitement vise à soulager la femme enceinte, sans risque pour la santé de l’enfant :
- l'utilisation de soins corporels émollients pour traiter les lésions cutanées ;
- la prescription de crèmes ou pommades à base de corticoïdes pour calmer l’inflammation locale pendant 7 à 10 jours, voire jusqu’à la disparition totale après la naissance ;
- un traitement antihistaminique par voie orale pour soulager les démangeaisons.
Bon à savoir : dans les formes très sévères, une courte corticothérapie par voie orale (prednisolone) peut être envisagée, voire un déclenchement de l’accouchement lorsque le terme de la grossesse est proche.
En conclusion
- L’urticaire de grossesse peut prendre plusieurs formes, souvent regroupées sous le terme de dermatite polymorphe gravidique. Elles ressemblent à de l’urticaire, avec des plaques rouges qui démangent et sont généralement sans danger.
- Les symptômes de cette éruption cutanéecomprennent des démangeaisons intenses, précédant souvent l’apparition de lésions cutanées. Les éruptions cutanées commencent généralement sur le ventre et peuvent s’étendre.
- Le traitement vise principalement à soulager les démangeaisons.
- Bien que l’urticaire de grossesse soit généralement sans danger pour la mère et le bébé, il est important de consulter un médecin pour évaluer le risque de conditions plus graves, comme la cholestase de la grossesse.