Post partum

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nourrisson accouchement hôpital maman 123RF / Kati Molin

Le post-partum, période suivant l'accouchement, est marqué par des bouleversements physiques, psychiques et familiaux. Bien que cela se déroule habituellement de manière physiologique, le taux de complications chez la mère est de 10 pour 100 000 naissances. 

La majorité de ces complications ont lieu dans les dix premiers jours suivant l’accouchement. Cette période nécessite donc une surveillance attentive de la femme.

Définition du post-partum

Le post-partum, ou suite de couches, est la période allant de l'accouchement jusqu'au retour des règles. Il dure 6 à 8 semaines en l'absence de contraception hormonale. 

L'accouchement est suivi par une baisse brutale des hormones sécrétées par le placenta (œstrogènes et progestérone) et par l'augmentation du taux de prolactine, hormone qui stimule la lactation

L'utérus diminue de taille jusqu'à reprendre ses dimensions habituelles en environ 2 mois. Le périnée et le vagin retrouvent leur tonicité et cicatrisent en cas de lésion. 

La montée de lait survient dans les 3 premiers jours suivant l'accouchement. Si la femme n'allaite pas, le cycle hormonal reprend avec une ovulation entre 25 et 45 jours après l'accouchement et une réapparition des règles 15 jours après (appelée retour de couches). En cas d'allaitement, les règles sont retardées et surviennent généralement avant le cinquième mois. Les saignements génitaux suivant l'accouchement proviennent de la plaie placentaire et sont appelées lochies. Ils disparaissent vers le quinzième jour. 

Le risque de phlébite persiste le premier mois, le temps que les modifications biologiques dues à la grossesse reviennent à la normale. 

Les variations hormonales importantes et la fatigue favorisent le « baby-blues », déprime transitoire qui touche 50 à 70 % des femmes 3 à 5 jours après l'accouchement. Variable selon les femmes, il ne doit pas être confondu avec la dépression du post-partum, beaucoup plus intense, qui peut compromettre la santé de la mère et la relation de la mère et de l’enfant (16 % des mères sont concernées et chez un quart d'entre elles avec des idées suicidaires).

À noter : le mot post-partum vient du grec ancien post « après » et du latin partus « mise bas ».

Consultations et suivi du post-partum

Le post-partum immédiat, dans les 2 heures suivant la délivrance (expulsion du placenta), nécessite une surveillance rigoureuse et rapprochée en salle de travail, notamment pour surveiller le saignement utérin.

Puis la femme est hospitalisée dans le service de suite de couches pendant 3 à 5 jours pour le post-partum secondaire. À sa sortie, une consultation est prévue afin de revoir les conseils pour elle-même et son enfant, s'assurer qu'il n'y ait pas de complications et prévoir la contraception. 

Huit jours après la naissance, deux consultations sont prévues avec une sage-femme, à son cabinet ou au domicile. Non obligatoires, c'est l'occasion pour la mère de poser toutes les questions qu'elle se pose, de revoir l'allaitement ou l'alimentation, et d'examiner le nouveau-né.

Depuis le 1er juillet 2022, un entretien postnatal précoce destiné à repérer les signes d'une dépression post-partum est obligatoire pour les jeunes mamans. Il est réalisé entre la quatrième et la huitième semaine après l'accouchement par un médecin ou une sage-femme (article L. 2122-1 du Code de la santé publique).

Il est obligatoire de consulter un médecin (ou une sage-femme si la grossesse a été normale et l'accouchement sans complication) dans un délai de 6 à 8 semaines après l'accouchement. Cet examen est pris en charge à 100 % par l'Assurance Maladie et permet d'adapter la contraception, de proposer une rééducation périnéale (aussi prise en charge à 100 %) et d'examiner la femme et ses éventuelles cicatrices (césarienne, épisiotomie).

Quand s'inquiéter en post-partum ?

Le type de complications du post-partum varie selon le temps écoulé depuis l'accouchement, et leur risque diminue de la même manière.

Dans les quelques heures suivant l'accouchement, les risques sont une hémorragie de la délivrance, où l'utérus saigne de manière incontrôlée, une infection de l'utérus et une rétention d'urines, souvent après une anesthésie péridurale. Ces risques nécessitent une surveillance en salle de travail pendant au moins 2 heures après l'accouchement. 

Au cours de la période d'hospitalisation en suite de couches, on surveille chez la mère :

  • les saignements utérins ;
  • la fièvre : risque d'infection urinaire ou de l'utérus ;
  • les signes de phlébite au niveau des mollets ou du pelvis, avec un risque d'embolie pulmonaire ; 
  • l'allaitement ; 
  • le taux d'hémoglobine afin de dépister une anémie.

Au cours des semaines qui suivent, les complications possibles sont :

  • des troubles sphinctériens ou génitaux ;
  • des anomalies de la cicatrisation (de la césarienne ou de l'épisiotomie) ;
  • des complications de l'allaitement ;
  • une non-reprise des règles ou aménorrhée du post-partum.

Il est important de surveiller chez la mère tous symptômes qui pourraient alerter sur une dépression du post-partum ou une psychose puerpérale : fatigue extrême, humeur labile (alternant entre agitation et tristesse), phobies nouvelles, culpabilité très importante et sans fondement, confusion voire délire...

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