
Un bébé né prématurément a besoin de soins pour prématuré bien spécifiques. Dans les services de néonatalogie, les soins apportés aux prématurés, appelés soins de développement, ont pour but de diminuer le stress des nouveau-nés et d'améliorer leur confort, de manière à leur permettre un retour plus rapide à la maison.
Les soins dispensés au prématuré hospitalisé
Le prématuré et ses parents sont au cœur de la démarche de soins.
À la naissance, le bébé prématuré fait l'expérience d'un tout nouvel environnement, bien moins approprié pour lui que le ventre de la maman. Les services de néonatalogie mettent en place des programmes de soins qui ont pour but d'éviter la surstimulation des prématurés et d'améliorer leur confort. Ces soins de développement sont personnalisés, et les parents sont conviés à y prendre part autant que possible.
Nourrir le bébé prématuré
Avant la 34e semaine, un prématuré a généralement besoin d'être nourri par voie veineuse. Quand il aura pris des forces, il pourra absorber de petites quantités de lait grâce à un tube relié à son estomac. Les mamans qui le souhaitent peuvent tirer leur lait afin d'en nourrir leur bébé.
Dans la mesure du possible, il est recommandé d'alimenter le plus possible les bébés prématurés avec du lait maternel afin de favoriser le bon développement de leur flore intestinale, qui est souvent perturbée, et une plus grande diversité du microbiote.
Bon à savoir : il arrive qu'on propose également une complémentation en probiotiques, sachant que la Société européenne de gastro-entérologie, hépatologie et nutrition pédiatrique (ESPGHAN) ne recommande pas l’utilisation de Saccharomyces boulardii chez les nourrissons prématurés pour des raisons de sécurité (conformément aux directives de l’Agence européenne des médicaments) et en raison d’un manque de preuves d’efficacité.
Apporter du réconfort au prématuré
Un bébé prématuré est incapable de résister à la pesanteur et peut avoir des difficultés à se recroqueviller. C'est pourquoi, dans l'incubateur, il prend parfois des positions particulières. Le prématuré a besoin de retrouver une position fœtale. Le regroupement permet de lui procurer un sentiment de sécurité, c'est une position antalgique efficace. Une fois à la maison, il devra être couché sur le dos comme un enfant né à terme.
Il est nécessaire d'installer le nouveau-né dans un environnement circonscrit. Pour ce faire, le personnel soignant peut construire un cocon au moyen de draps. C'est un moyen thérapeutique de rassurer le bébé, en délimitant physiquement son environnement.
Il est préférable d'être deux pour manipuler un bébé prématuré et de regrouper les soins le plus possible afin de ne pas le stresser inutilement. Mieux vaut par ailleurs éviter les toilettes et les bains dans le cas d'un très grand prématuré, et la pesée ne doit pas être systématique.
Un bébé prématuré est très sensible à la douleur qui peut être causée par les nombreux gestes médicaux. Sentir la présence de ses parents le réconforte et le soulage. Le contact peau à peau (méthode Kangourou) est préconisé. Si un soin médical doit être dispensé alors que le bébé prématuré dort, il convient de le réveiller en douceur. Pour atténuer la douleur, il est possible de donner du lait maternel ou de l'eau sucrée au nouveau-né, et, s'il est capable de téter, une tétine sera aussi une grande source de réconfort.
Soins au prématuré : stimuler le bébé en s'adaptant à son rythme
Il faut parler très doucement à un bébé prématuré, afin d'éviter de le surstimuler. Une lumière intense, les bruits et les odeurs qui l'entourent constituent une grande quantité d'informations que son système nerveux immature n'est pas capable d'appréhender. Il faut donc veiller à limiter autant que possible les désagréments :
- Des couvertures peuvent être placées sur les couveuses afin d'atténuer l'intensité lumineuse.
- L'usage de désinfectant très odorant doit être modéré.
- Certains services de néonatalogie sont équipés d'alarmes visuelles qui s'allument en cas de niveau sonore trop important, invitant les personnes présentes à faire moins de bruit.
Il importe en outre de faire découvrir à l'enfant des sensations agréables de manière progressive :
- Il ne faut pas d'emblée fredonner une berceuse tout en lui caressant doucement le dos. Chaque nouvelle stimulation de l'enfant doit être introduite une fois que la précédente lui est connue et confortable.
- Des mouchoirs imbibés de lait maternel peuvent être placés dans l'incubateur pour réconforter le prématuré avec une odeur familière.
L’implication des parents dans ces soins leur permet de mieux appréhender la prématurité de leur enfant. Pour l'enfant, des études ont montré que ces soins tendent à diminuer la durée de l'hospitalisation, et que les complications éventuelles sont moindres.
Enfant prématuré Lire l'articleLes soins du prématuré à la maison
Un bébé aux défenses immunitaires fragiles
Les équipes médicales autorisent le départ du service quand le prématuré :
- pèse entre 1 800 et 3 000 g ;
- respire de lui-même, sans apnée ;
- maintient sa température corporelle ;
- boit au sein ou au biberon.
Après l'hospitalisation, l'état des bébés prématurés nécessite souvent un suivi médical particulier afin de détecter d'éventuels problèmes de développement.
Une fois à la maison, le prématuré n'a plus besoin d'un environnement aseptisé comme à l'hôpital, et les parents peuvent prendre soin de lui comme d'un bébé né à terme. Cependant, ses défenses immunitaires étant plus faibles, il est davantage exposé aux risques d'infections. Il y a donc différentes règles à respecter pour le protéger.
Prenez de bonnes habitudes en matière d'hygiène, telles que :
- vous laver les mains avant et après le change, avant la préparation des biberons et avant les repas ;
- aérer et nettoyer régulièrement la chambre du bébé ;
- changer souvent les draps de son lit.
Évitez les mauvaises pratiques consistant à :
- encombrer le lit du bébé avec trop de peluches (veillez à laver celles-ci régulièrement) ;
- surchauffer sa chambre (idéalement entre 18 et 20 °C) ;
- laisser les animaux s'approcher trop près du bébé ;
- fumer près de lui (fumez de préférence à l'extérieur de la maison) ;
- sortir le bébé quand il fait trop chaud ou trop froid ;
- trop le couvrir trop ;
- rendre visite à des personnes malades (ou préconisez-leur le port d'un masque) ;
- prendre les transports en commun aux heures d'affluence ou sortir lors d'un pic de pollution.
L'âge corrigé du prématuré
L'âge corrigé du prématuré est l'âge qu'aurait dû avoir l'enfant s'il était né à la date prévue d'accouchement. On l'utilise pour évaluer la croissance et le développement d'un bébé prématuré, car il prend en considération les semaines manquantes de grossesse. Il faut également en tenir compte lorsque sont introduits les aliments solides, dans la mesure où l'intestin d'un prématuré ne sera pas aussi mature que celui d'un enfant né à terme. On a habituellement recours à l'âge corrigé jusqu'aux 2 ans de l'enfant, sauf pour le calendrier de vaccination qui suit l'âge chronologique (le prématuré est capable de répondre de manière satisfaisante aux vaccins dès l’âge de 8 semaines).
Vaccins chez le prématuré
Il n’y a pas de données justifiant un schéma renforcé pour la vaccination contre l’Haemophilus influenzae de type b chez les enfants prématurés.
Infections à pneumocoque
Pour les prématurés et les nourrissons à risque élevé de contracter une infection à pneumocoque, le maintien d’un schéma vaccinal renforcé comprenant une primo-vaccination à trois injections (2 mois, 3 mois, 4 mois) du vaccin pneumococcique conjugué 13-valent, suivies d’un rappel (à 11 mois) est recommandé.
Coqueluche
De même, on recommande fortement la vaccination contre la coqueluche en raison du risque accru de complications de la maladie chez le prématuré. Toutefois, les prématurés présentent un risque pouvant atteindre 50 % d’apnée et/ou de bradycardie dans les 48 heures qui suivent la première injection d’un vaccin combiné contenant la valence coquelucheuse (surtout chez les nourrissons nés avant 33 semaines d’aménorrhée et/ou de poids de naissance inférieur à 1 500 g ayant eu des antécédents d’apnée, d’oxygéno-dépendance ou de broncho-dysplasie pendant la période postnatale).
Chez les prématurés qui présentent ces facteurs de risque, il est donc recommandé d’administrer la première dose de vaccin hexavalent avant sa sortie de la maternité (le cas échéant, de le ré-hospitaliser) et de le garder sous monitoring cardio-respiratoire pendant les quarante-huit heures qui suivent. De plus, en cas d’apnée ou de bradycardie lors de la première vaccination, une récidive est possible lors de la deuxième injection.
Hépatite B
Les réponses au vaccin contre l'hépatite B sont satisfaisantes pour les enfants de plus de 2 000 g à la naissance ou les enfants dont la vaccination a débuté à 2 mois, quel que soit leur poids de naissance.
Chez le grand prématuré, des études ont montré qu’il existait une moins bonne réponse à la vaccination commencée à la naissance avec trois doses de vaccin contre l’hépatite B.
Quoi qu'il en soit, les nouveau-nés prématurés de moins de 32 semaines (ou dont le poids est inférieur à 2 kg) d'une mère porteuse de l’antigène de l'hépatite B doivent impérativement être vaccinés à la naissance (et recevoir une dose d’immunoglobulines spécifiques) puis à 1 mois, 2 mois, puis entre 6 et 12 mois. Un test sanguin sera effectué à partir de l’âge de 9 mois, au mieux un à quatre mois après la dernière dose, pour vérifier l’efficacité de la protection.
Source : Ministère des Solidarités et de la Santé (calendrier vaccinal 2020).
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