La révision utérine est un acte médical qui contrôle manuellement la vacuité et l'intégrité du col et de l'intérieur de l'utérus après certains accouchements. Cet article vous explique dans quel cas elle est pratiquée, pourquoi, et comment.
Révision utérine : définition
Après la naissance du bébé, vient la délivrance, qui correspond à l'expulsion naturelle par le vagin du placenta et des membranes (environ 20 minutes après la naissance du bébé).
La sage-femme vérifie méthodiquement si le placenta et les membranes sont bien entiers, car le plus petit fragment qui resterait dans la cavité utérine risquerait de provoquer une hémorragie.
Si c'est le cas,la révision utérine vérifie alors la cavité de l'utérus.
Pratique et cas de révision utérine
Après l'accouchement, des complications peuvent parfois arriver. Afin de les prévenir, ou de les traiter, la révision peut être nécessaire lors :
- D'une hémorragie de la délivrance : c'est une urgence parce qu'elle peut mettre en danger la vie maternelle et celle du bébé parfois. Elle se caractérise par une perte de sang de plus de 500 ml. Une révision utérine contrôle que l'utérus est vide, sans caillots de sang, sans débris placentaires, ou membranaires qui causeraient l'hémorragie. Les facteurs de risque peuvent être en lien avec un placenta praevia (le placenta recouvre tout le col de l'utérus ou en partie), une fièvre, un fibrome, un utérus cicatriciel, etc.
- D'une rétention partielle du placenta : il arrive que la délivrance ne se passe pas ou se passe seulement en partie, ce qui provoque une hémorragie. Quand après 30 à 40 minutes le placenta n'est pas encore sorti, la sage-femme ou le médecin obstétricien va chercher le placenta avec sa main (c'est ce que l'on appelle la délivrance artificielle), puis elle/il s'assure de la normalité de l'intérieur de l'utérus toujours avec sa main. D'autre part, il se peut que seuls de petits caillots de sang, des débris placentaires ou membranaires soient restés dans l'utérus après la délivrance naturelle, pouvant entraîner une hémorragie ou/et une infection.
- D'une rupture utérine : elle peut survenir en cas d'antécédent de césarienne dans les circonstances d'un accouchement par voie basse. La cicatrice de l'ancienne césarienne peut se déchirer. Mais une déchirure peut aussi se passer dans le cas d'une malformation utérine. La révision utérine est indiquée devant des saignements pour vérifier avec minutie et extrême prudence l'intégrité de la paroi utérine et s'assurer qu'il n'y a pas de rupture. C'est une urgence obstétricale.
- De certaines manœuvres : une grande extraction du siège, l'utilisation des forceps, des ventouses.
- D'un accouchement d'un bébé mort-né.
Bon à savoir : après une précédente césarienne, on pratique de manière systématique une révision utérine pour vérifier la cicatrice utérine.
Révision utérine : caractéristiques et déroulement
La révision utérine n'est pas un acte systématique.
Elle se pratique sans instruments et sous anesthésie générale ou péridurale, avec une vive attention et une très grande asepsie (pour éviter tout risque d'infection), et ne dure que quelques minutes. Un champ opératoire est posé sur la mère, et un antiseptique est appliqué sur la vulve.
Le médecin obstétricien ou la sage-femme enfile des gants stériles, puis saisit avec une main le fond de l'utérus, et il introduit l'autre main dans l'utérus qui explore avec attention :
- le fond de l'utérus ;
- le col de l'utérus ;
- chacune des faces de l'utérus ;
- les cornes ;
- les bords.
Le médecin cherche ainsi (et éventuellement retire manuellement, et avec minutie) :
- l'intégrité d'une cicatrice lors d'une césarienne antérieure ;
- une brèche ;
- une discontinuité ;
- une déchirure utérine ;
- des restes du placenta ou des membranes (ils sont détachés par clivage très doucement) ;
- des caillots de sang.
À l'issue de la révision utérine, un produit qui contracte l'utérus est injecté. La maman reste en salle de naissance pendant deux heures pour observation. La première tétée peut être faite s'il y a eu une péridurale, et elle est un peu différée, s'il y a eu une anesthésie générale.
Bon à savoir : une révision utérine se pratique lorsque la mère est endormie pour qu'elle ne ressente pas de douleur. Toutefois, dans des cas d'extrême urgence, il se peut que seul du protoxyde d'azote et de l'oxygène puissent être administrés par un masque. Alors, la révision utérine, bien sûr intrusive, surtout qu'elle s'opère dans l'urgence, est déstabilisante. L'équipe obstétricale, consciente de cela, est présente pour entourer et expliquer.