Les différents stades de prématurité

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sucette pour prématuré Thinkstock

Un bébé prématuré n'atteint pas le même stade de développement qu'un bébé né à terme. On l'observe dans toutes les fonctions de son être. C'est là que se trouve toute la problématique de sa prise en charge. Un nouveau-né prématuré peut très bien s'adapter, mais il peut aussi être en souffrance. Plus il est prématuré, plus les risques sont importants. Zoom sur les stades de prématurité et ses conséquences.

Trois différents stades de prématurité

Les naissances prématurées peuvent être spontanées ou médicalement provoquées du fait de la santé du bébé à naître ou de sa mère. On donne trois degrés de prématurité :

  • entre 35 et 37 semaines : le bébé est plus fragile, mais il reste dans la maternité, sous surveillance ;
  • entre 33 et 35 semaines : le bébé demande des soins spécifiques en néonatalogie ;
  • avant 33 semaines : il est transféré en réanimation néonatale.

L'enfant prématuré rencontre des risques d'infections importants, le risque d'hémorragie ventriculaire et de pathologie artérielle est également important. Il faut aussi savoir qu'un nouveau-né prématuré n'est pas capable de réguler sa température corporelle, il peut donc se refroidir. On surveille alors constamment la température dans l'incubateur.

À noter : il y a un risque augmenté, pour les enfants prématurés, de rétinopathie, de surdité, de difficultés motrices ou de déficiences intellectuelles (la prématurité est responsable de la moitié des handicaps d’origine périnatale).

Immaturité du système nerveux central d'un prématuré

Un bébé prématuré est exposé à différentes complications, en effet, ses fonctions ne sont pas encore matures, et il n'a pas encore de réserves. Les complications les plus importantes sont l'hypoglycémie, l'hypocalcémie, l'hyponatrémie, l'hypothermie et l'anémie.

Même si les structures cérébrales sont présentes, le cerveau est immature, ce qui explique l'importance des risques. Un électroencéphalogramme et l'imagerie permettent une surveillance adaptée.

À noter : s'il y a menace d'accouchement prématuré, on donne à la maman des corticoïdes pour réduire le danger d'hémorragie cérébrale chez son bébé. On ajoute parfois du sulfate de magnésium pour diminuer le risque de paralysie cérébrale.

Prématurité et complications respiratoires

Syndrome de détresse respiratoire

C'est le syndrome le plus fréquent car les poumons d'un nouveau-né prématuré sont immatures. Le syndrome s'accompagne de la maladie des membranes hyalines et de la dysplasie broncho-pulmonaire. Les poumons matures sécrètent une substance, le surfactant, tapissant les alvéoles et permettant leur fonctionnement.

Les poumons d'un prématuré ne produisent pas encore le surfactant. Certains prématurés sont alors placés sous respirateur.

À noter : un prématuré né à moins de 34 à 36 semaines de grossesse fait des pauses respiratoires ou des apnées. Il a du mal à respirer, et peut être ventilé artificiellement, car l'anoxie (manque d'oxygène) risque de provoquer des troubles cérébraux.

Dysplasie bronchopulmonaire : anomalie du développement pulmonaire

C'est le cas d'un bébé né prématurément avant 32 semaines, et qui a reçu de l'oxygène par respirateur pendant de longues semaines. La ventilation mécanique et l'immaturité pulmonaire se compliquent d'une inflammation et d'une hyperactivité des bronches.

Troubles du rythme cardiaque

Le cerveau n'étant pas encore mature, la respiration et le rythme du cœur sont mal contrôlés. Un moniteur cardiorespiratoire surveille les signes vitaux du bébé.

Un canal laisse communiquer l'aorte et l'artère pulmonaire durant la vie intra-utérine. Il s'obstrue spontanément à la naissance. Chez le prématuré, il ne se ferme pas, ce qui peut provoquer un reflux sanguin en direction du poumon. Un traitement médicamenteux est prescrit afin de le fermer.  

Reflux gastro-œsophagien et autres complications digestives du prématuré

Le reflux gastro-œsophagien touche environ 3 à 10 % des prématurés. Le muscle qui contrôle l'ouverture de l'estomac de l'enfant n'est pas encore mature. Aussi, le contenu de l'estomac remonte dans l'œsophage.

Le nouveau-né prématuré n'a pas encore le réflexe de succion. Il est alimenté par une perfusion ou par une sonde qui est introduite dans le tube digestif par la bouche

L'entérocolite ulcéro-nécrosante est une destruction du tube digestif. C'est une maladie rare pouvant apparaître un mois après la naissance.

Bon à savoir : le lait maternel est ce qu'il y a de meilleur pour nourrir un bébé prématuré, qu'il soit de la mère ou du lactarium.

Complications liées à la prématurité au niveau du foie et des reins

Risque d'ictère pour le prématuré

Le foie étant immature, et l'alimentation retardée, l'hyperbilirubinémie entraîne un ictère et une hypovitaminose K1. Une photothérapie est nécessaire pour éliminer la bilirubine en attendant que les fonctions hépatiques deviennent matures.

À noter : la bilirubine en excès dans le sang entraîne la coloration jaune de la peau.

Prématurité : risques pour les reins

Les reins sont eux aussi immatures. On contrôle donc le volume et le contenu des urines (par un ionogramme) afin d'adapter au plus juste les besoins nutritionnels de l'enfant.

À un grand prématuré, on donne une hormone qui est fabriquée par le rein et qui est nécessaire à la fabrication des globules rouges : l'érythropoïétine (EPO).

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