
De par le monde, les époques et les cultures, la manière d'accoucher, acte si intime pour une femme, n'est pas la même. Certaines positions facilitent le travail et l'accouchement. Confiez vos désirs à la sage-femme, car maintenant, les maisons de naissance et certaines maternités proposent des alternatives à la position classique de l'accouchement. Nous en parlons maintenant dans cet article !
Position d'accouchement : quels sont vos besoins ?
Comment ressentir avant le travail, quelle position sera à privilégier ? Une femme peut-elle vraiment le savoir ? Est-il réellement possible de parler d'avantages et d'inconvénients ? Se laisser plutôt guider de l'intérieur par son enfant et les immenses forces de vie que représente un travail seraient peut-être plus juste et nuancé, car sincèrement, il n'existe pas de règles. Préparez-vous à accueillir une part d'inconnu, car chaque naissance est vraiment unique, et jamais écrite à l'avance.
Bon à savoir : avez-vous pensé à la maison de naissance ? Il s'agit d'une structure autonome qui, sous la responsabilité exclusive de sages-femmes, accueille les femmes enceintes dans une approche personnalisée du suivi de grossesse jusqu’à leur accouchement. Elle offre aux femmes ne présentant aucun facteur de risque connu un accouchement physiologique, moins médicalisé, tout en étant contigües à un établissement de santé, ce qui garantit une plus grande sécurité en cas de complication. Ces maisons font l'objet depuis 2021 des articles L. 6323-4 et suivants du Code de la santé publique.
Lors de la préparation à la naissance, vous évoquez en détail chaque position et vous pouvez librement questionner la sage-femme, échanger vos expériences les unes les autres.
Pensez-vous ressentir le besoin, lorsque votre travail commence :
- de marcher ;
- de vous adosser ou vous appuyer à votre conjoint-e ;
- de vous balancer sur un ballon ;
- d'être couchée ;
- de prendre un bain ;
- d'être massée...
On constate que la position verticale soutient presque idéalement le travail de la maman et de son enfant. Mais la position couchée aide à vivre les contractions.
Bon à savoir : quelle que soit la position, une corde de suspension permet d'étirer le rachis de la mère et d'aider l'enfant à descendre grâce à la pesanteur.
Accouchement : position accroupie ou assise
Cette position est physiologiquement la plus utile au réflexe de l'expulsion qui se fait par « un serrage maximal des abdominaux profonds, transverses et obliques. Au moment de l'accouchement, cette force s'ajoute à celle de la poussée de l'enfant » selon le professeur René Frydman.
Vous vous trouvez assise sur une chaise ou un ballon, accroupie ou à califourchon :
- Les avantages : c'est une position qui profite de l'action de la pesanteur, et permet un bon relâchement périnéal, l'élargissement du bassin, la libération du sacrum. L'expulsion est lente, en expirant, avec semble-t-il, moins de compression des vaisseaux (veine cave en particulier) , ce qui rend la poussée moins difficile, et diminue les problèmes d'hémorroïdes. Comme l'enfant ne presse plus sur le diaphragme, la mère est mieux oxygénée.
- Les inconvénients : cette posture demande à votre périnée qu'il soit très souple car elle va beaucoup le solliciter. Aussi,veillez tout au long de la grossesse à pratiquer des accroupissements doux et fréquents pour le préparer. Cette posture demande aussi des cuisses très musclées.
Accouchement : position debout
La future mère peut être soutenue selon son désir par une grande sangle abdominale fixée au plafond et qui entoure son corps :
- Les avantages : cette position verticale permettrait de mieux supporter le travail, car les charges sont mieux réparties, le bébé descend plus aisément parce qu'il est en position verticale, ce qui entraîne moins de douleurs et renforce les contractions utérines. Le début du travail est plus rapide.
- Les inconvénients : à la fin du travail, la tension périnéale peut être amplifiée du fait de la verticalité. Rester debout risque de devenir éprouvant. De plus, cette position devient impossible en cas de souffrance fœtale pendant les contractions utérines, car dans ce cas un monitoring continu est nécessaire.
Bon à savoir : cette posture est à privilégier pour éviter la péridurale puisqu'elle accélère la première phase du travail en ayant moins mal.
Accouchement : position à genoux ou à quatre pattes
Le buste est relevé en appui :
- Les avantages : cette position, en libérant le sacrum du poids du ventre, diminuerait la douleur des contractions utérines. La cambrure est aussi évitée.
- Les inconvénients : rester longtemps en appui sur les genoux devient fatigant, même si ceux-ci reposent sur un matelas ou un oreiller.
Bon à savoir : préférez cette posture si vos reins sont douloureux.
Accouchement : position allongée sur le côté ou décubitus latéral
La jambe au-dessus est surélevée et pliée sur la poitrine, prenant éventuellement appui sur un étrier :
- Les avantages : cette position atténue les douleurs lombaires, favorise le relâchement périnéal et l'ouverture du bassin car le sacrum n'est pas comprimé. Être allongée sur le côté correspondant au dos du bébé permet sa descente et aussi une meilleure oxygénation mère/enfant. La pose d'un monitoring est possible, et la sage-femme ou le médecin accoucheur peuvent contrôler le périnée facilement.
- Les inconvénients : la position sur le côté n'a, en quelque sorte, pas d'inconvénients, et elle est de plus en plus pratiquée et appréciée !
Si vous vous allongez sur le côté opposé à celui duquel se trouve le dos de votre enfant, sa tête n'appuie plus sur votre os du coccyx, ce qui protège votre colonne vertébrale de la pression des contractions.
Bon à savoir : sur le côté gauche, la veine cave n'est pas comprimée, et donc le corps est mieux irrigué.
Accouchement : position dans l'eau
Accoucher dans l'eau est une pratique proposée par le docteur Michel Odent à la maternité de Pithiviers dans les années 70. Cette pratique est fréquente en maison de naissance, et répandue en Angleterre et en Belgique :
- Les avantages : l'eau chaude a des vertus relaxantes en détendant les muscles, le ventre semble moins lourd ; elle atténue la douleur des contractions grâce au contact doux et chaud sur la peau ; elle accélère le travail, car la mère ainsi plus détendue « voit sa production d'ocytocine augmenter » ; elle fait que la péridurale, l'épisiotomie et les forceps sont moins fréquents.
- Les inconvénients : accoucher dans l'eau n'est pas possible lorsqu'un monitoring est indispensable.
Accouchement : accoucher sur le dos
Posture la plus pratiquée en France, la position en décubitus dorsal, soit étendue sur une table gynécologique, jambes relevées, et pieds logés dans les étriers est la plus classique :
- Les avantages : elle permet de contrôler le périnée lors de la naissance du bébé et de pratiquer un monitoring pour contrôler ses bruits de cœur, et une péridurale.
- Les inconvénients : cette position fait obstacle à la descente de l'enfant et induit des accouchements avec de grandes douleurs dans le dos, car il n'y a pas d'effet de pesanteur, le sacrum étant immobilisé. De plus, les étriers risquent d'entraîner un étirement périnéal, gênant l'expulsion.
Bon à savoir : cette table est de plus en plus aménagée dans le but de ramener les cuisses de la maman vers son ventre tout en les positionnant dans les étriers de telle sorte que « l'angle fémur-colonne vertébrale soit inférieur à 90 degrés. » La table peut aussi se relever en position semi-assise pour que la mère saisisse ses jambes et accompagne la poussée lors de l'expulsion.