
Quelques minutes après la naissance du bébé, les contractions reprennent. D’une intensité plus faible, elles permettent à l’utérus d’expulser le placenta. C’est la troisième phase de l’accouchement, la phase de délivrance. C’est lorsque le saignement est trop abondant qu’on parle d’hémorragie du post-partum. On vous en parle tout de suite dans cet article !
Hémorragie du post-partum : ses circonstances
L'accouchement est segmenté en trois phases :
- la première est appelée phase de dilatation, il comprend les premières contractions utérines ainsi que la perte des eaux ;
- la deuxième est la phase d’expulsion, et inclut logiquement la naissance du bébé.
- enfin, la troisième est la phase de délivrance. C’est à ce moment que l’utérus expulse le placenta.
Le terme de post-partum désigne lui la période qui suit l’accouchement, qui dure jusqu’au retour des règles de la mère.
Durant la grossesse, le placenta sert de lien entre la mère et l’enfant qu’elle porte. Une fois qu’il est expulsé, les artères qui l’alimentaient doivent se refermer pour ne plus saigner. Une perte de sang modérée est donc tout à fait normale. Ces saignements sont appelés lochies et peuvent durer une quinzaine de jours.
On parle d’hémorragie du post-partum lorsque la perte sanguine dépasse :
- 500 ml pour un accouchement par voie basse.
- 1 000 ml pour une césarienne.
L’hémorragie est qualifiée de sévère lorsque les pertes dépassent respectivement 1 000 ml et 1 500 ml.
L’hémorragie du post-partum peut apparaître dans les 24 heures suivant l’accouchement. Cependant, dans la plupart des cas, elle survient moins de deux heures plus tard. C’est pourquoi la mère reste sous surveillance médicale étroite durant ce laps de temps.
Facteurs de risques d'une hémorragie du post-partum
Dans la plupart des cas, les hémorragies du post-partum surviennent alors qu’aucun facteur de risque n’a été enregistré par les équipes médicales. De ce fait, les mesures préventives pour limiter les risques lors de la survenue d’une hémorragie sont appliquées à l’ensemble des patientes. Il s’agit notamment de :
- la consultation d’anesthésie : elle prévoit la prise en charge de la patiente en cas d’hémorragie ;
- l’examen des lochies : dans les heures qui suivent l’accouchement, le volume et la consistance des lochies sont examinés attentivement ;
- la surveillance du rythme cardiaque de la mère : son augmentation peut révéler un début d’hémorragie.
Quelques facteurs de risques sont cependant clairement identifiés. Par exemple, lorsque la dernière échographie montre un placenta praevia, situé devant le col de l’utérus ou un placenta accreta, c’est-à-dire qui adhère anormalement à l’utérus. Dans ces cas-là, les patientes sont placées sous surveillance rapprochée.
Hémorragie du post-partum : atonie utérine
Lorsque l’utérus peine à se contracter pour expulser le placenta, on parle d’atonie utérine. Il s’agit de la cause la plus fréquente de l’hémorragie du post-partum. Cette fatigue de l’utérus est plus fréquente pour :
- les femmes qui ont eu plus de quatre enfants ;
- les femmes qui ont eu un gros bébé ou un travail très long ;
- les femmes de plus de 35 ans.
Quels traitements en cas d'hémorragie du post-partum ?
Lorsque l’hémorragie est détectée, l’équipe médicale prend immédiatement en charge la patiente, puisqu’il s’agit d’un cas d’urgence. Si elle n’est pas contrôlée, l’hémorragie peut en effet, dans le pire des cas, engendrer le décès de la mère.
Les restes du placenta vont être retirés de l’utérus et la mère bénéficiera d’une perfusion d’ocytocine afin d’aider à la contraction de l’utérus. Cette rétraction mécanique permet en effet de refermer les artères responsables de l’hémorragie.
Si le saignement continue, le médecin aura recours à des médicaments plus puissants. En cas d’échec, un acte chirurgical permettant d’obstruer les artères sera envisagé. Enfin, dans le pire des scénarios, qui reste rarissime, une ablation de l’utérus (hystérectomie) sera décidée.