Bradycardie du prématuré

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Nouveau-né prématuré Thinkstock

Naître avant le terme cause parfois des complications pour le bébé venu au monde : en effet, il peut y avoir des dysfonctionnements liés à un manque de développement dans le ventre de la mère.

La bradycardie en est un. Mais que renferme cette pathologie du "cœur trop lent" ? Nous faisons le point.

Qu'est ce que la bradycardie ?

La bradycardie est un ralentissement du rythme cardiaque au dessous de la normale. Au contraire des bradyarythmies, le rythme demeure absolument régulier.

Sont considérés comme des bradycardies les pouls inférieurs à 50 bpm chez les adultes et 80 bpm chez le nourrisson.

Il existe plusieurs types de bradycardie :

  • physiologique : par exemple, la bradycardie du sportif ;
  • iatrogène : c'est-à-dire induite par un médicament comme des bêtabloquants, des diurétiques ou certains inhibiteurs calciques ;
  • secondaire : à une épilepsie, une hypertension intra-crânienne, un infarctus du myocarde, une maladie infectieuse etc. ;
  • d'origine cardiaque : anomalie du nœud sinusal, infarctus du myocarde etc.

Bon à savoir : certaines personnes ont un rythme cardiaque lent sans en être gênées pour autant. Seules les bradycardies invalidantes (qui provoquent une fatigue anormale) ou pouvant entraîner des complications sont considérées comme pathologiques.

Zoom sur la bradycardie chez le prématuré

Manifestation de la bradycardie du nourrisson

La bradycardie se manifeste généralement chez les nourrissons de poids extrêmement faible à la naissance si la partie du cerveau qui contrôle la respiration n'est pas pleinement développée :

  • En effet, le syndrome d'apnée est fréquent chez les bébés prématurés et c'est ce phénomène qui induit une bradycardie chez le nourrisson c'est-à-dire un ralentissement du rythme cardiaque.
  • En effet, le cerveau immature du bébé prématuré n’est pas programmé pour respirer normalement avant la 34ème semaine d’âge gestationnel ou plus puisque le placenta exerce la fonction de poumon dans l’utérus.

Bradycardie : quelle surveillance ?

Les bébés prématurés sont systématiquement gardés à l'hôpital afin de surveiller leurs constantes vitales fragiles :

  • L’activité cardiaque et respiratoire des bébés dans l’unité de soins intensifs néonatals est continuellement surveillée.
  • Si une apnée survient, le professionnel de la santé qui s’occupe du bébé sera alerté immédiatement.
  • Une petite stimulation physique est mise en place pour que le bébé recommence à respirer. Le toucher ou une caresse suffit parfois.
  • Certains grands prématurés qui ont plus de risques de présenter des épisodes d’apnée/bradycardie, peuvent recevoir un médicament afin de les stimuler à reprendre une activité respiratoire normale.
  • La caféine est souvent utilisée comme stimulant. À petites doses, l'effet que procure la caféine est généralement suffisant pour que le bébé respire normalement. À noter que l'administration précoce de caféine semble nettement plus protectrice que l’administration tardive selon une étude canadienne. En effet, les chercheurs ont constaté que le taux de troubles graves de l’audition et d’infirmités motrices d'origine cérébrale était significativement inférieur chez les enfants traités les plus tôt (moins de deux jours après la naissance).

Bon à savoir : environ la moitié de tous les bébés prématurés souffrent d'apnée/ bradycardie du prématuré. C'est un effet secondaire de la naissance prématurée très fréquent, connu et bien traité.

Autres traitements pour une bradycardie

De temps en temps, un traitement plus poussé sera proposé aux parents concernant leur enfant, cela en fonction du degré de prématurité de l'enfant :

  • La mise en place d'une pression continue voire d'une ventilation mécanique sera parfois nécessaire.
  • Le monitorage pourra également être proposé lors du retour à la maison afin de bien surveiller le rythme cardiaque du nourrisson.

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