Toucher vaginal

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Gynécologue en consultation 123RF / Mark Adams

Le toucher vaginal fait partie de l'examen gynécologique de routine et du suivi de grossesse et peut être réalisé par le médecin ou la sage-femme. C'est un examen utile qui explore la cavité pelvienne et peut apporter beaucoup de renseignements cliniques.

Le point dans notre article.

Quand est réalisé le toucher vaginal ?

Le toucher vaginal est un examen pratiqué :

  • lors d'un examen gynécologique systématique ;
  • lorsqu'une femme consulte pour un problème gynécologique ;
  • lors du suivi de grossesse ;
  • pendant l'accouchement ;
  • et même parfois dans un contexte de douleur abdominale (appendicite).

Toucher vaginal : déroulement

Le toucher vaginal est réalisé pendant l'examen gynécologique.

Le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) a publié une charte de la consultation destinée aux professionnels et les invite à l’afficher dans la salle d’attente de leur cabinet. Celle-ci précise la nécessité de recueillir l’accord oral de la patiente « avant tout examen clinique ». Cette dernière peut aussi être assistée « par l’accompagnant de son choix ».

La femme est allongée sur le dos en position gynécologique, les jambes fléchies et les pieds dans l'étrier ou simplement sur le lit d'examen. Il est important d'être détendue afin de décontracter ses muscles. C'est un examen qui n'est certes pas agréable mais qui, en absence de pathologie, ne doit pas être douloureux. 

Bon à savoir : le toucher vaginal est effectué après l'examen au spéculum, car il fait parfois saigner le col, fragile, et la présence de lubrifiant perturberait la visibilité.

L'examinateur enfile un gant ou un doigtier stérile à usage unique sur lequel il met du lubrifiant ou de l'eau tiède. Il se place en général sur le côté de la patiente, parfois en face, et introduit doucement deux doigts dans le vagin qui viennent palper la paroi et le col utérin. La main libre vient palper l'abdomen et ramène les organes pelviens (notamment le fond utérin) vers les doigts vaginaux afin d'apprécier le volume des organes et de rechercher une éventuelle masse. Le toucher vaginal explore ainsi :

  • les parois du vagin ;
  • le col de l'utérus : volume, consistance, mobilité, longueur, ouverture ;
  • le corps utérin : volume, taille, forme, consistance, mobilité ;
  • la face postérieure de la vessie, la portion terminale de l'urètre ;
  • les culs-de sacs, c'est-à-dire les zones situées entre la paroi vaginale et le col de l'utérus, qui doivent être souples et qui permettent d'explorer les organes pelviens voisins, non accessibles lors d'une palpation abdominale simple.

On recherche une masse, une douleur, ou une perte de souplesse.

Le CNGOF rappelle que cet examen doit pouvoir être interrompu par la patiente « dès qu’elle en manifeste la volonté » et que « aucune pression, en cas de refus, ne sera exercée sur elle. Il convient alors de l’informer de l’éventuelle nécessité d’un nouveau rendez-vous pour réaliser l’examen, si celui-ci est indispensable, et de l’informer des limites diagnostiques et thérapeutiques que cette absence d’examen clinique peut entraîner.

Quelles informations apporte le toucher vaginal ?

Lors d'un examen gynécologique

Le toucher vaginal permet de :

  • détecter une masse ovarienne ou utérine en cas de kyste ovarien, fibrome, cancer, ou de grossesse extra-utérine ;
  • mettre en évidence une inflammation de la paroi du vagin ;
  • rechercher une infiltration de la paroi du vagin ou de l'utérus en cas d'endométriose ;
  • rechercher des signes d'infection pelvienne.

À noter : le toucher vaginal ne détecte qu'une masse de taille importante, il ne perçoit un cancer de l'ovaire n'est qu'à un stade avancé. Mais il contribue, associé aux données de l'interrogatoire, de l'examen clinique, d'une éventuelle échographie ou analyse sanguine, à établir le diagnostic.

Lors du suivi de grossesse

Lors du suivi anténatal, le toucher vaginal permet :

  • D'apprécier le volume de l'utérus.
  • De sentir le col de l'utérus à la recherche de modifications de ce dernier : à l'état normal il doit être fermé, d'une longueur d'environ 3,5 cm. Son ouverture ou son raccourcissement (effacement) en dehors du terme sont signes d'un risque d'accouchement prématuré. L'échographie du col permet de préciser ces paramètres.

Bon à savoir : lors du travail, le toucher vaginal est systématique et, réalisé toutes les heures, il permet de suivre la maturation du col (dilatation, position, longueur), et de vérifier la présentation fœtale (tête, siège) par rapport au bassin.

Toucher vaginal : contre-indications

La seule véritable contre-indication est, chez la femme enceinte, un placenta trop bas placé (placenta praevia) qui risque alors de saigner.

On peut noter les éléments suivants :

  • En cas de rupture prématurée de la poche des eaux, le toucher vaginal ne doit pas être répété dans le but de limiter le risque d'infection materno-fœtale.
  • En cas d'obésité, l'examen est peu contributif car la main abdominale ne peut pas sentir les organes.
  • En cas d'atrophie vaginale, l'examen est fait avec un seul doigt afin d'éviter qu'il soit trop pénible.

Bon à savoir : chez une patiente vierge, l'examen gynécologique est en général évité (il n'est pas forcément systématique lors d'une consultation chez un gynécologue) mais s'il est nécessaire, l'examen au spéculum est effectué avec un spéculum de vierge et le toucher vaginal et réalisé avec un seul doigt.

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