Le liquide amniotique protège le bébé dans le ventre de sa mère. Sa couleur, son volume, sa composition au cours de la grossesse, du travail et de l'accouchement nous donnent des informations précieuses pour en savoir plus sur la santé de l'enfant et de sa mère.
Découvrons tout ce qu'il faut savoir sur l'analyse du liquide amniotique et sur les éventuels problèmes qu'elle peut révéler.
Analyse du liquide amniotique : dans quel but ?
La composition du liquide amniotique est proche de celle du plasma de la mère. Le dosage de ses composants renseigne sur la croissance, la vitalité et la maturité du bébé.
Le liquide amniotique est composé de nombreuses cellules : des cellules cutanées à partir de la 16ème semaine, des cellules des muqueuses de la bouche, du vagin, de la vessie, de l'urètre, et des cellules polynucléaires, macrophages et anuclées.
L'analyse de ces cellules permet :
- de connaître la maturité cutanée du bébé in utéro ;
- de savoir le sexe du bébé ;
- de déterminer son groupe sanguin ;
- d'étudier le caryotype (carte d'identité génétique) ;
- de pratiquer un dosage d'enzymes afin de dépister certaines maladies métaboliques héréditaires.
Couleur du liquide amniotique : indicateur fondamental
La couleur est importante car elle est révélatrice de la vitalité du bébé dans le ventre de sa mère. Elle est observée lors d'une amnioscopie après 36 semaines, ou parfois par amniocentèse :
- le liquide amniotique est clair : la vitalité du bébé est normale ;
- le liquide amniotique est jaune : c'est le signe d'une incompatibilité rhésus ;
- le liquide est vert ou de couleur purée de pois : c'est le signe de présence de méconium (selles du bébé), exprimant une souffrance pour le foetus ;
- le liquide est de couleur marron sombre : il traduit la mort du bébé.
Bon à savoir : l'examen de la couleur du liquide amniotique est renouvelé toutes les 48 heures s'il y a un risque élevé de danger pour le bébé.
La couleur du liquide amniotique au cours du travail et de l'accouchement est observée au moment de la rupture des membranes. Si le liquide est clair, tout est normal, si le liquide est teinté, c'est un signe alarmant signifiant que le bébé souffre.
Pathologies dépistées grâce au liquide amniotique
L'amniocentèse consiste à prélever du liquide amniotique durant la grossesse afin d'étudier sa composition pour dépister différents types d'anomalies chromosomiques, métaboliques et nerveuses.
C'est un diagnostic anté-natal précoce. Lors d'une souffrance chronique du bébé, on cherche à connaître sa maturité pulmonaire afin de savoir s'il peut naître.
À noter : si le col de l'utérus est trop rigide ou fermé rendant impossible l'amnioscopie, et que l'on craint une souffrance de l'enfant, on réalise alors une amniocentèse.
Si le liquide amniotique s'avère être en quantité insuffisante, on parle d'oligoamnios. Celui-ci est éventuellement lié à :
- un jumeau transfuseur ;
- une post-maturité ;
- une perte chronique du liquide amniotique ;
- une malformation des reins du bébé ;
- un bébé de faible poids in utéro ;
- une toxémie gravidique (la mère a une pression artérielle trop élevée, un excès de poids ou une protéinurie).
Le liquide amniotique peut au contraire être en trop grande quantité, c'est alors un hydramnios. Celui-ci correspond à :
- une grossesse multiple ;
- une pathologie de la mère comme un diabète ou une incompatibilité rhésus ;
- un problème de la déglutition du bébé ayant pour origine un trouble neurologique (hydrocéphalie, anencéphalie), ou digestif (sténose du duodénum, atrésie de l'œsophage) ;
- une diarrhée du bébé ;
- une polyurie (urines fréquentes)…
Bon à savoir : le volume du liquide amniotique augmente de manière proportionnelle par rapport au poids du bébé jusque vers son terme (environ 1 000 ml), et diminue ensuite de 100 ml chaque semaine. On évalue son volume en mesurant la hauteur utérine et le périmètre abdominal de la mère avec un mètre ruban.