Attendre des jumeaux est une situation particulière, et cette grossesse multiple doit faire l'objet d'un suivi attentif de la part de l'équipe médicale qui accompagne la future maman.
Découvrons les différents types de grossesse gémellaire, leurs risques spécifiques et les examens supplémentaires qui les ponctuent.
Différents types de grossesse gémellaire
Les grossesses gémellaires peuvent se décliner sous une variété de formes, en fonction des structures partagées par les bébés et de leurs caractéristiques génétiques.
Bon à savoir : en France, 16,1 ‰ des grossesses sont gémellaires.
Grossesse de jumeaux dizygotes
Les jumeaux dizygotes sont désignés dans le langage courant par l'expression « faux jumeaux ». Ils sont en effet issus de la fécondation de deux ovules différents, par deux spermatozoïdes.
Dans ce cas, chaque jumeau possède son propre placenta et sa propre poche amniotique :
- Comme il existe deux placentas dans l'utérus de la maman, on parle de grossesse « bichoriale ».
- La présence de deux poches amniotiques conduit à qualifier la grossesse de « biamniotique ».
C'est le cas de grossesse gémellaire le plus fréquent (75 %) : le patrimoine génétique des bébés est donc différent, et leurs ressemblances physiques plus limitées. Ils peuvent être de deux sexes différents.
Bon à savoir : la naissance de jumeaux dizygotes concerne 10 naissances pour 1 000.
Grossesses de jumeaux monozygotes
La situation se complique chez les jumeaux monozygotes. Ils sont issus de la fécondation du même ovule, qui se scinde en deux parties rapidement.
Mais en fonction du moment où le phénomène se produit, différentes situations sont possibles :
- lorsque la division est très précoce (dans les 5 premiers jours après fécondation), les fœtus vont, comme des jumeaux dizygotes, être dotés d'un placenta et d'une poche amniotique personnelle ;
- si elle se produit un peu plus tardivement, jusqu'à 8 jours après fécondation, un seul placenta est présent pour les deux bébés, mais qui disposent chacun de leur poche amniotique : il s'agit d'une grossesse monochoriale et biamniotique ;
- une séparation après 8 jours est très rare, elle donne lieu à une grossesse monochoriale et monoamniotique ;
- au-delà de 13 jours, la séparation est exceptionnelle ; quand elle se produit, elle donne naissance à des jumeaux conjoints, qui restent attachés l'un à l'autre (frères ou sœurs siamois).
Bon à savoir : la naissance de jumeaux monozygotes concerne 3 naissances pour 1 000. Les bébés partagent le même patrimoine génétique, leur ressemblance physique est très marquée.
Grossesse gémellaire : risques et prise en charge
Risques associés aux grossesses gémellaires
Une grossesse gémellaire nécessite un suivi étroit, car des risques spécifiques y sont associés, pour la maman et les bébés.
Les grossesses gémellaires comportent un risque accru :
- de retard de croissance intra-utérin ;
- d'accouchement prématuré ;
- de malformations ;
- de mort utérine de l'un des fœtus (voire des deux), notamment en cas de différence de poids in utero importante entre les deux fœtus.
Du côté de la maman, le diabète gestationnel et l'hypertension artérielle sont plus fréquentes au cours de ces grossesses multiples.
À noter : en cas de grossesse monoamniotique, les bébés sont dans la même poche : les cordons ombilicaux peuvent s'enrouler autour du cou ou former des nœuds qui entravent parfois la circulation sanguine.
Syndrome transfuseur-transfusé
Il est important de déterminer si les fœtus partagent ou non le même placenta, car la présence d'un seul placenta complique la situation. Ceci n'est possible que jusqu'à 15 semaines d'aménorrhée.
En cas de grossesse monochoriale, une complication appelée syndrome transfuseur-transfusé peut survenir : elle se produit lorsque l'un des deux est mieux alimenté en sang que le second :
- Les conséquences sont négatives pour les deux enfants : celui qui reçoit trop de sang (le transfusé) peut développer une insuffisance cardiaque, tandis que celui qui en est privé (le transfuseur) à du mal à se développer.
- L'équipe médicale peut alors intervenir au niveau des vaisseaux sanguins pour assurer une meilleure distribution du sang.
Grossesses gémellaires : échographies spécifiques
Le suivi par échographie est plus étroit dans les grossesses gémellaires et adapté à la situation.
Les principales différences sont les suivantes :
- entre 12 et 14 SA, une échographie est destinée à déterminer si la grossesse est mono ou bichoriale ;
- la mesure de la clarté nucale, un des facteurs indiquant le risque de trisomie 21, est mené entre la 11ème et 13ème SA en cas de grossesse gémellaire ;
- au cours du dernier trimestre de grossesse, une échographie est menée toutes les 4 semaines pour les grossesses bichoriales et de manière plus rapprochée encore, toutes les deux semaines, en cas de grossesse monochoriale ;
- une échographie doppler peut également être réalisée si l'un des bébés semble mieux se développer que l'autre ; elle permet de visualiser les flux sanguins qui alimentent chacun des fœtus.
Bon à savoir : la différence de poids des deux fœtus est en revanche beaucoup mieux évaluée par IRM, qui est dans ce cas réalisée 48 heures avant l'accouchement.