Incompatibilité rhésus

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Une mère regarde son bébé assise dans son lit

Lorsqu'une femme de rhésus négatif est enceinte d'un enfant de rhésus positif (60 % des cas), le bébé présente un risque d'immunisation anti-rhésus D pouvant entraîner des anémies sévères, parfois mortelles.

Comment expliquer ce processus ? Réponse et détails quant à la prise en charge en cas d'incompatibilité des rhésus entre la mère et son bébé.

Qu'est ce que le rhésus ?

Notre sang peut appartenir à quatre groupes différents déterminés génétiquement : A, B, AB ou O.

Ils sont complétés par un facteur que l'on appelle Rhésus, et qui est soit positif soit négatif. Il doit son nom à un singe d'Asie du Sud-Est, le Macacus rhésus : cet animal a servi de cobaye à la fin des années 1930 pour des recherches sur le sang.

Le système Rhésus est un système complexe qui comporte plusieurs antigènes :

  • le plus important pour la transfusion est l’antigène D ;
  • sur les globules rouges des sujets au rhésus positif, l'antigène D est présent ;
  • chez ceux des sujets au rhésus négatif, il est absent.

Le rhésus est une particularité génétique : on reste toujours du même rhésus (positif ou négatif).

Bon à savoir : la répartition statistique des rhésus négatifs ne concerne que 15 % de la population. Le groupe sanguin le plus rare est le groupe B- et AB-.

Incompatibilité des rhésus : comment s'explique-t-il ?

Si une femme de rhésus négatif est enceinte d'un homme de rhésus positif, il y a une chance sur deux que l'enfant dont elle est porteuse soit de rhésus positif.

Nous observerons donc deux étapes dans l'incompatibilité rhésus :

Lors de la première grossesse avec un enfant à rhésus positif :

  • Le jour de l'accouchement, le placenta se rompt, et des globules de l'enfant vont passer dans la circulation sanguine de la mère.
  • Ces globules sont différents de ceux de la mère, puisqu'ils sont porteurs de la molécule rhésus, contrairement à ceux de la mère.
  • Les globules blancs de la mère vont identifier les globules rouges de l'enfant, noter à leur surface la présence de la molécule rhésus, et donc considérer qu'il s'agit d'une cellule étrangère, à détruire. Ils vont fabriquer pour cela un anticorps anti-rhésus, ou 'agglutinine irrégulière'.
  • Il n'y aura aucune incidence sur l'enfant qui vient de naître car il est maintenant hors du corps de la mère. La mère sera à présent porteuse d'anticorps anti-rhésus ou 'agglutinine irrégulière'.

Lors de la grossesse suivante, toujours avec un enfant à rhésus positif :

  • Les anticorps anti-rhésus (dont la mère est porteuse depuis le premier accouchement) vont donc traverser le placenta et aller détruire, dans la circulation sanguine du second enfant, les globules rouges de l'enfant.
  • L'enfant naîtra donc avec un grave manque de globules rouges (ou aussi 'anémie hémolytique du nouveau-né').
  • Le passage de ces anticorps à travers le placenta peut aussi entraîner des lésions plus graves comme un œdème, un ictère (ou jaunisse) ou des lésions cérébrales.

Quelle prévention à l'incompatibilité des rhésus ?

Afin de prévenir ces complications subies par le nouveau-né dues à l'incompatibilité des rhésus, on injecte un sérum anti-rhésus (ou anti D) de façon systématique après le premier accouchement d'une femme au rhésus négatif.

Il s'agit d'une injection d'anticorps, qui neutralisent les globules rouges rhésus positif du fœtus/bébé, avant que la mère n'ait le temps de développer des anticorps.

Bon à savoir : ces injections seront à pratiquer également lors d'une fausse couche ou d'une IVG. Parlez-en à votre gynécologue.

Conseils aux femmes de rhésus négatif

Vous avez un rhésus négatif, voici quelques conseils :

  • Avant une grossesse : vous pouvez faire une recherche d'agglutinines irrégulières ( présentes à cause d'une fausse couche très précoce).
  • Pendant une grossesse : refaire une recherche d'agglutinines irrégulières (et ne pas hésiter à répéter cet examen en cours de grossesse).
  • Après une grossesse : subir à nouveau une injection de sérum anti-D. Cette injection est également obligatoire après chaque fausse couche et après chaque IVG. Si toutefois des agglutinines irrégulières étaient repérées dans le sang de la mère au début de la grossesse, un traitement est entrepris afin de réduire le risque de destruction des globules du bébé à naître.

Pour plus d'informations et pour toute question, n'hésitez pas à vous rapprocher de votre gynécologue ou de votre médecin traitant.

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