PMA

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Procreation medicalement assistee Thinkstock

La procréation médicalement assistée englobe différentes techniques, à adapter au profil des couples en demande d'enfant.

Procréation médicalement assistée : favoriser la grossesse

La procréation médicalement assistée (PMA) est proposée depuis longtemps pour la prise en charge des couples infertiles.

Aujourd'hui, les objectifs d'une insémination artificielle sont les mêmes qu'il y a 200 ans : il s'agit de promouvoir et de faciliter la rencontre d'un ovule avec un spermatozoïde. Les progrès actuels concernent surtout la préparation du sperme et la stimulation ovarienne qui améliorent le taux de fertilité attendue.

Plusieurs techniques de PMA peuvent être proposées :

Bon à savoir : l’article L. 2141-2 du Code de la santé publique dispose que l'assistance médicale à la procréation nécessite que « l’homme et la femme formant le couple [soient] vivants, en âge de procréer... ». L’Assurance maladie prend en charge la PMA pour les femmes jusqu’à l’âge de 43 ans. Le Conseil d’État fixe à 59 ans l’âge limite au-delà duquel un homme peut se voir opposer un refus d'exportation de ses gamètes en vue d’une fécondation in vitro (CE, 10e et 9e chambres, 17 avril 2019, n° 420468).

À noter : le mardi 29 juin 2021, le Parlement a adopté le projet de loi bioéthique incluant l’ouverture de la PMA à toutes les femmes (y compris les femmes homosexuelles et célibataires).

Le décret fixant la nouvelle organisation des parcours d'assistance médicale à la procréation (AMP) et l'arrêté relatif aux règles de bonnes pratiques cliniques et biologiques (parus le 29 septembre 2021 au Journal officiel) acte la mise en œuvre concrète de la « PMA pour toutes ». Y figure entre autres l'équipe pluridisciplinaire nécessaire pour accompagner les demandes :

  • un médecin qualifié en gynécologie-obstétrique ou en gynécologie médicale ou en endocrinologie, diabète, maladies métaboliques pour les activités cliniques de prélèvement d'ovocytes, de transfert et de mise en œuvre de l'accueil des embryons ;
  • un médecin qualifié en urologie ou en chirurgie générale ou en gynécologie-obstétrique pour le prélèvement de spermatozoïdes ;
  • un psychiatre, un psychologue ou un infirmier formé en psychiatrie pour la réalisation des entretiens particuliers des deux membres du couple ou de la femme non mariée ;
  • si besoin, un assistant de service social ;
  • un biologiste médical et un technicien de laboratoire pour les activités biologiques d'AMP. 

La préparation du sperme en aide médicale à la procréation

La préparation du sperme dans le cadre d'une technique d'assistance médicale à la procréation  a pour but de séparer les spermatozoïdes du plasma séminal pour concentrer les spermatozoïdes normaux et mobiles. Cette préparation s'élabore après un spermogramme ou spermacytogramme.

Plusieurs traitements peuvent être proposés pour la sélection des spermatozoïdes mobiles et normaux : tout dépend de l'efficacité de la technique utilisée sur la base des résultats biologiques.

Préparation du sperme : les différentes méthodes

Type d'Aide médicale à la procréation (AMP) Méthode de préparation du sperme
Insémination artificielle intra-cervicale Centrifugation sur un gradient de Percoll.
IAC intra-utérine Centrifugation sur un gradient de mini-Percoll ou filtration sur une colonne de sperme Prep.
IA intra-utérine Centrifugation sur un gradient de mini-Percoll ou filtration sur une colonne de sperme Prep.
FIV (indication tubaire) Swim-up ou gradient de Percoll.
FIV (indication masculine) Gradient de mini-Percoll trois couches.
ICSI Gradient de mini-Percoll trois couches ou simple lavage.

Source : « Assistance médicale à la procréation », F. Olivennes, A. Hazout, R. Frydman, Masson, Abrégé, Paris, 1997, 2002, 2006. p. 115. 116. 117

À noter : pour être susceptibles d'être efficaces, les inséminations intra-cervicales ou intra-utérines nécessitent au moins 5 millions de spermatozoïdes mobiles, concentrés dans le plus petit volume possible.

Insémination artificielle : plusieurs méthodes

L'insémination artificielle est une technique de PMA proposée dans de nombreux cas.

Insémination intra-utérine : intra-vaginal, cervical ou péri-cervical

Les inséminations intra-utérines peuvent être pratiquées en intra-vaginal, intra-cervical, péri-cervical à l'aide d'une cupule.

Dans ces quatre méthodes, la quantité de sperme utilisé varie de 0,5 à 1 mL.

L'efficacité de chacune de ces méthodes dépend bien évidemment des autres indications, des facteurs comme la présence ou l'absence conjointe d'une stimulation ovarienne.

Insémination intra-utérines : pour qui ?

L'insémination intra-cervicale est préconisée dans les cas suivants :

  • troubles de l'éjaculation : ce sont les troubles les plus anciennement traités par insémination intra-cervicale ;
  • en cas de facteur cervical : insuffisance de production, qualité insuffisante, tests post-coïtaux négatifs ;
  • facteurs immunologiques : anticorps sperme/plasma ;
  • facteurs non spécifiques : endométriose, altération tubaire (des trompes) ;
  • facteurs mixtes.

La perfusion tubaire de sperme ou FAST System

Dans l'objectif de dépasser les échecs des inséminations intra-utérines, on se concentre aujourd'hui sur la qualité de la préparation du sperme afin d'assurer une concentration élevée de spermatozoïdes dans les trompes au moment de l'ovulation.

La perfusion tubaire directe ou perfusion tubaire est moins invasive que la méthode précédente puisqu'elle consiste en une injection sous pression à travers le col, d'une solution de 4 mL de sperme préparé.

Pour optimiser ces méthodes qui présentent un manque d'étanchéité cervicale, le Fallopian Sperm Transfert System ou Fast a été mis au point en laboratoire à Paris. Le résultat obtenu sur la première étude est :

  • avec le FAST System : 20 grossesses cliniques soit 40 % par cycle dont 17 évolutives ;
  • avec les méthodes classiques : 20 % de grossesses cliniques ont été obtenues dont seulement 7 évolutives.

Source : « Assistance médicale à la procréation », F. Olivennes, A. Hazout, R. Frydman, Masson, Abrégé, Paris, 1997, 2002, 2006. p.104-105.

PMA : la fécondation in vitro ou FIV

La FIV consiste à recueillir les gamètes (ovules et spermatozoïdes) du couple pour précéder à une fécondation extra-corporelle (en dehors du corps) et en laboratoire. On transfère ensuite les embryons dans l'utérus.

Bon à savoir afin qu'ils puissent plus tard recourir à une PMA, les femmes et les hommes peuvent faire congeler leurs gamètes (ovocytes ou spermatozoïdes), et cela sans motif médical (article L. 2141-12 du Code de la santé publique, loi n° 2021-1017 du 2 août 2021). Le prélèvement d'ovocyte chez les femmes se fait entre 29 et 37 ans, le prélèvement du sperme chez les hommes est possible entre 29 et 45 ans (décret n° 2021-1243 du 28 septembre 2021).

Les spermatozoïdes sont recueillis par masturbation et préparés.

La partie clinique de cette méthode concerne donc essentiellement la femme et consiste en trois étapes principales :

  • la stimulation ovarienne ;
  • la ponction ovocytaire ou recueil des ovules ;
  • le transfert embryonnaire une fois l'ovocyte fécondé en laboratoire avec le sperme préparé.

L’injection intracytoplasmique de spermatozoïde (ICSI) complète les techniques de fécondation pour répondre aux cas d’infécondité d’origine masculine non accessibles à la FIV. Mais en l’absence de facteur masculin d’infécondité, cette technique n’apporte aucun bénéficie supplémentaire par rapport à la FIV.

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