Congélation embryonnaire

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Fecondation in vitro Thinkstock

Dans un parcours de procréation médicalement assistée (PMA), certains couples ont recours à la fécondation in vitro (FIV). Dans ce cas, plusieurs embryons sont préparés, et ceux qui ne sont pas implantés lors du premier essai peuvent, si le couple le souhaite, être congelés. On parle d'embryons surnuméraires.

Le processus de congélation existe depuis 1983. En effet, on a découvert relativement tôt qu'il pouvait ne pas perturber le potentiel évolutif de l'embryon. Comment fonctionne, aujourd'hui, cette congélation ?

Procédés de congélation embryonnaire

Il existe deux procédés de congélation. Mais seuls les embryons les plus stables pourront en bénéficier.

Congélation classique

Le procédé de congélation doit éviter la formation de cristaux de glace dans l'embryon, car ceux-ci pourraient déchirer les membranes cellulaires. Or, l'embryon est constitué à 90 % d'eau. Il faut donc procéder par étapes :

  • L'embryon est placé dans des bains successifs contenant un antigel biologique (cryoprotecteur et sucrose, le sucrose favorisant la sortie de l'eau au bénéfice du cryoprotecteur).
  • Il atteint progressivement une température de -196 °C.
  • Il est alors identifié et placé dans une paillette qui sera conservée dans de l'azote liquide.

Vitrification

La vitrification emploie un procédé similaire mais la vitesse de refroidissement est beaucoup plus rapide. Cela a pour effet de limiter encore plus la formation de cristaux de glace et d'augmenter les chances de succès.

Bon à savoir : si le couple ne désire pas avoir recours à la congélation embryonnaire, le laboratoire ne produira pas d'embryons surnuméraires. Il doit donc l'informer avant la FIV.

Que deviennent les embryons congelés ?

Les embryons congelés peuvent être conservés pendant 5 ans. Ils sont réutilisés dans les 6 mois si la première implantation n'a pas débouché sur une grossesse. Sinon, le couple reçoit chaque année une lettre leur demandant ce qu'il souhaite faire des embryons, selon les termes de la loi de bioéthique :

  • les utiliser pour une nouvelle grossesse ;
  • les détruire ;
  • en faire don à un autre couple ou à la recherche médicale.

À noter : pour une autoconservation de ses gamètes en vue d'une PMA ultérieure, le prélèvement d'ovocytes peut être réalisé chez la femme à compter de son 29e anniversaire et jusqu'à son 37e anniversaire. Pour l'homme, le recueil de spermatozoïdes peut être réalisé à compter de son 29e anniversaire et jusqu'à son 45e anniversaire (source : décret n° 2021-1243 du 28 septembre 2021 fixant les conditions d'organisation et de prise en charge des parcours d'assistance médicale à la procréation).

Réutilisation des embryons congelés

Les embryons congelés pourront être réutilisés dans les 5 ans, tant que la situation matrimoniale du couple n'a pas changé (divorce, décès, etc.).

Parmi les indications justifiant l'utilisation d'embryons congelés, citons :

  • les patientes qui présentent de grands risques de syndrome d'hyperstimulation ovarienne ;
  • celles chez qui le taux de progestérone est trop élevé au moment du prélèvement des ovules (dans ce cas, l'implantation d'embryon frais a peu de chances de déboucher sur une grossesse).

En pratique :

  • Les embryons sont alors décongelés puis réimplantés le jour même, sur cycle spontané ou artificiel.
  • Seuls les embryons ayant survécu au processus de congélation-décongélation sont évidemment concernés.
  • Les chances d'aboutir à une grossesse restent minces, dans la mesure où les meilleurs embryons avaient déjà été utilisés lors de la première tentative et où la congélation peut avoir compromis les chances d'évolution.

Néanmoins, les taux de fertilité sont plus élevés quand les embryons créés par fécondation in vitro (FIV) ne sont pas immédiatement implantés, mais congelés et réintroduits dans un cycle suivant.

Bon à savoir : tant qu'il existe des embryons congelés, une nouvelle fécondation in vitro est à exclure.

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