Stérilité homme

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Homme sterilite portrait Thinkstock

 

L'homme est impliqué dans 60 % des cas d'infécondité du couple.

Avant de parler de stérilité de l'homme, et d'envisager toute procréation médicalement assistée, il est nécessaire d'effectuer une démarche diagnostique rigoureuse.

Stérilité homme : les causes d'infertilité masculine

Théoriquement, l'homme peut concevoir des enfants tout au long de sa vie, puisqu'il produit des spermatozoïdes en flux continu à partir de la puberté.

Cause principale : altération des spermatozoïdes et testicules

Les causes de stérilité chez l'homme sont généralement plus simples que chez la femme. L'infertilité est le plus souvent le résultat d'une altération des spermatozoïdes :

  • soit les testicules fabriquent trop peu ou pas du tout de spermatozoïdes,
  • soit les testicules fonctionnent normalement, mais ce sont les voies excrétrices qui sont atteintes,
  • dans certains cas rares, le sperme remonte dans la vessie au moment de l'éjaculation

Infertilité : causes hormonales, génétiques, infectieuses, environnement

Les causes d'altération des spermatozoïdes peuvent être multiples :

Causes d'infertilité masculine

Causes possibles Conséquences
Anomalie de sécrétion des hormones La fabrication des spermatozoïdes peut être atteinte : le testicule n'est pas stimulé et ne les fabrique plus.
Infection aiguë par exemple ou d'infection chronique
  • Atteinte du tissu testiculaire lui-même.
  • Parfois, les testicules fonctionnent normalement, mais ce sont les canaux qui sont abîmés.
Anomalies génétiques (rares) Dans certains cas, comme les cas de mucoviscidose :
  • les voies excrétrices n'existent pas,
  • il existe des anomalies dans la fabrication des spermatozoïdes.
Ces cas doivent faire l'objet d'un dépistage avant tout traitement de la stérilité pour éviter de mettre au monde d'un enfant lui-même atteint de mucoviscidose.
Atteintes traumatiques
  • Possibles près une intervention chirurgicale sur les organes génitaux, lésant les canaux de transport des spermatozoïdes.
  • C'est le cas parfois lors d'un intervention chirurgicale motivée par une torsion des testicules ou une absence de descente de bourses.
  • Parfois, les testicules fonctionnent normalement, mais ce sont les canaux qui sont abîmés.
Causes environnementales
  • Dans de nombreux cas, aucune cause anatomique, génétique ou hormonale n'est décelée.
  • On constate dans les pays industrialisés une baisse de la production des spermatozoïdes.
  • Parmi les causes invoquées dans la baisse de production spermatique, la présence de substances toxiques, d'agents polluants, pourrait être responsable de certaines stérilités.

Causes très fréquentes d'infertilité : impuissance et troubles sexuels

L'impuissance est la cause la plus fréquente des stérilités masculines. Elle est liée à des troubles sexuels répandus chez les hommes en général âgés, qui consultent rarement pour stérilité.

Les impuissances peuvent avoir plusieurs origines :

  • psychologiques : prises en charge par des psychologues ou des sexologues,
  • organiques : en cas de lésions neurologiques chez des accidentés (para ou tétraplégiques) en fonction de la section vertébrale.

Dans certains cas très rares, c'est l'éjaculation qui ne peut avoir lieu, on parle alors d'anéjaculation.

Troubles de l'érection : consulter un sexologue Lire l'article

Diagnostic de stérilité de l'homme : faire un bilan masculin

Ce bilan masculin, qui n'est pas seulement un bilan spermatique, fait partie intégrante de l'exploration du couple infertile.

Première question : délai d'infertilité

Avant d'entamer ce bilan complet, le médecin pose la question de la durée d'infertilité du couple. Plus cette durée est longue, plus de risque d'infertilité, de stérilité masculine et/ou féminine est important.

À partir de 2 ans d'essais réguliers, avec des rapports sexuels sans contraception, on peut se poser la question de l'infertilité.

Bilan masculin : détecter les facteurs de risque

Le médecin explore ensuite la vie du patient pour déceler des facteurs de risques de stérilité et poser, plus tard, un diagnostic :

Stérilité homme : les facteurs de risque
Milieu professionnel
  • Certaines conditions de travail difficiles sont soupçonnées de jouer un rôle dans la stérilité masculine et d'altérer la spermatogenèse.
  • Métiers à risque : les conducteurs d'engins agricoles et industriels, les soudeurs, les employés d'usines textiles et les typographes.
  • Bruit.
  • Radiations ionisantes ou non ionisantes (micro-ondes).
  • Température très élevée (sidérurgie, céramique) : peut altérer la spermatogenèse.
  • Exposition à des métaux : plomb, cadmium, manganèse, mercure, composés chromés.
  • Produits chimiques : dibromochloropropane, dibromoéthane, épichlorydrine, chlordécone, polybromodiphényles, diaminotoluène, dinitrototoluène, acide paratertiobutylbezoïque, hydrocarbures, formaldéhydes, éthers de glycol, carbamates, sulfures de carbone, acide borique, benzanthrone.
Plusieurs produits utilisés dans l'industrie et l'agriculture peuvent modifier l'action hormonale et sont soupçonnés d'avoir une responsabilité dans la baisse de production de spermatozoïdes que l'on constate dans les pays industrialisés. Les herbicides, les pesticides et produits chimiques apparentés, même s'ils sont encore peu étudiés, sont apparentés à des cas de stérilité masculine.
Traitements Les traitements anticancéreux
  • La radiothérapie entraîne une oligospermie transitoire ou une azoospermie :
    • au-delà d'une certaine dose testiculaire de 3Gy, la récupération ne sera que partielle ou quasi nulle,
    • le fractionnement des radiothérapies entraîne un effet stérilisant.
  • La chimiothérapie retentit sur la spermatogenèse : les alkylants sont les plus susceptibles d'entraîner une azoospermie définitive.
  Les traitements anti-infectieux Les nitrofuranes, la salazopyrine et le kétoconazole entraînent des altérations quantitatives ou qualitatives de la spermatogenèse.
  Les traitements du système nerveux central
  • Les IMAO, imipramines (antidépresseurs de première génération), le lithium, le Dogmatil, le Primpéran, les neuroleptiques d'une manière générale et les anticonvulsivants sont responsables de troubles de la sexualité (libido, éjaculation) et/ou de la spermatogenèse (oligospermie, azoospermie ou asthénospermie).
  • Les stéroïdes, comme les androgènes et les œstrogènes, freinent encore davantage la spermatogenèse.
  • Les antihypertenseurs et anticholestérolémiants peuvent perturber la libido.
  • Le Tagamet et la colchicine peuvent induire des oligospermies, asthénospermies, tératospermies et azoospermies, si les traitements sont prolongés.
Habitudes de vie  
  • Tabac, alcool, toxicomanies.
  • Bains chauds, sauna.
  • Conduite prolongée.
Chirurgie
  • Les cures d'hernie linguale avec les risques de lésions de l'artère testiculaire ou du canal déférent, surtout chez le petit enfant (peuvent être des causes de stérilité chez l'homme adulte).
  • L'ablation d'un kyste du cordon ou de l'épididyme.
  • La biopsie testiculaire.
  • Les infections génitales post-opératoires (prostatite ou épididymite) secondaires à des sondages vésicaux répétés ou permanents.
  • Les troubles de l'érection et/ou de l'éjaculation lors de chirurgie par voie périnéale et pelvienne ou lors d'un curage ganglionnaire lombo-aortique.

Attention ! Pour toutes ces situations, il est important de conserver préalablement le sperme du patient.

Antécédents familiaux
  • On ne dispose que de faibles données concernant la nature familiale d'hypofécondité ou de stérilité.
  • Mais il est important de questionner les patients sur :
    • l'absence involontaire de fratrie,
    • l'existence d'une grande différence d'âge entre les membres de la fratrie,
    • la fréquence des fausses-couches chez la mère et les filles de la fratrie,
    • une hypofécondité voire une stérilité dans la fratrie.
  • De la même manière, il faut pouvoir faire remonter l'existence d'une prise d'œstrogènes pendant la grossesse de la mère du patient.
Antécédents personnels
  • Une maladie systémique comme le diabète, de l'hypertension, de l'épilepsie peuvent avoir des conséquences directement ou non sur la fertilité.
  • Une dilatation des bronches ou une sinusite chronique, des pathologies respiratoires chroniques, une insuffisance pancréatique peuvent évoquer une forme fruste de mucoviscidose.
  • L'existence et la fréquence d'infections uro-génitales :
  • prostatite,
  • épididymite,
  • orchite ourlienne,
  • les MST,
  • blennorragie,
  • chlamydia, etc.

Examens indiqués après examen clinique

Une fois que le médecin aura fait ce bilan, il peut prescrire certains examens :

Stérilité homme : examens à réaliser

Examens Anomalies à l'examen Examens complémentaires
Testicule, épididyme Anomalies à l'examen clinique :
  • douleur,
  • irritation,
  • atrophie,
  • kyste,
  • dilatation épididymiaire.
Examens complémentaires :
  • échographie scrotale,
  • bilan hormonal,
  • explorations chirurgicales, échographie endorectale.
Cordon spermatique Varicocèle (dilatation des veines du cordon spermatique situées dans les bourses).
  • Bilan hormonal.
  • Doppler.
  • Thermographie.
Scrotum Hydrocèle (gonflement anormal des bourses).
  • Transillumination.
  • Échographie scrotale.

Source : « Assistance médicale à la procréation », F. Olivennes, A. Hazout, R. Frydman, Masson, Paris, 3° édition, p. 39.

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