Stérilité femme

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Femme stérilité Thinkstock

 

Les causes réelles de stérilité chez la femme.

La stérilité est une affaire de couple, car c'est la fertilité des deux partenaires qui définit la fertilité du couple. Mais, la plupart du temps, ce sont les femmes qui consultent en premier et seules.

Stérilité femme : les signes qui doivent alerter

Dans les cas suivants et si l'on désire mettre en route une grossesse, il est important de consulter un spécialiste :

  • des cycles très longs : plus de 35 jours ;
  • des cycles très irréguliers : au-delà de 60 et 90 jours ;
  • des cycles trop courts : inférieurs à 24 jours ;
  • une pilosité excessive, de l'acné, qui évoquent des troubles de l'ovulation ;
  • des antécédents de salpingite ;
  • des infections génitales graves ;
  • des chirurgies du ventre comme une appendicite grave avec ouverture importante de l'abdomen lors de l'opération ;
  • tous les traitements du cancer, y compris ceux de l'enfance.

Source : N'attendez pas trop longtemps pour avoir un enfant, Pr François Olivennes et Laurence Beauvillard, Odile Jacob, Paris, 2008, p. 96.

2 principales causes de la stérilité chez la femme

D'une manière générale, les principales causes de stérilité chez la femme :

  • affectent l'ovulation (origine ovarienne) ;
  • ou empêchent mécaniquement la fécondation ou l'implantation de l'ovocyte fécondé dans l'utérus.

Schématiquement, il existe donc deux types de causes de stérilité chez la femme en deux types :

  • ovarienne : cause de stérilité de la femme la plus fréquente ;
  • implantatoire.

Anomalies ovariennes : cause la plus fréquente d'infertilité

Dans les cas les plus fréquents de stérilité féminine, c'est l'ovulation qui ne s'effectue pas ou qui s'effectue mal (et pas les maladies sexuellement transmissibles, comme certains croient).

3 causes principales des troubles de l'ovulation

Les troubles de l'ovulation sont majoritairement dus à :

  • un dysfonctionnement des ovaires ;
  • un dysfonctionnement du cerveau ;
  • ou un dysfonctionnement des relations entre les ovaires et le cerveau.

Le fonctionnement des ovaires est placé sous le contrôle du cerveau par l'intermédiaire de deux glandes :

  • l'hypophyse, qui sécrète la FSH et la LH ;
  • l'hypothalamus, qui sécrète la GnRH.

Un dysfonctionnement des ovaires, du cerveau ou des relations des 2 ?

Voici un tableau synthétique des différentes causes des troubles de l'ovulation :

Type de dysfonctionnement Anomalies constatées
Ovaires Le dysfonctionnement des ovaires est dû à des pathologies qui en perturbent les étapes normales de l'ovulation :
  • cohorte des follicules stimulables ;
  • croissance de ces follicules stimulables « préovulatoires » ;
  • ovulation elle-même ou ponte ovulaire.
Les anomalies peuvent prendre plusieurs formes :
  • manque de follicules au niveau des ovaires eux-mêmes ;
  • follicules présents en trop grand nombre et sans qu'aucun ne se développe ;
  • ovulation qui ne se déclenche pas, la femme n'ovule alors pas du tout :
    • absence d'ovulation, les règles sont absentes : on parle alors d'aménorrhée,
    • l'ovulation n'a jamais lieu : on parle d'anovulation,
    • l'ovulation s'effectue, mais elle est irrégulière et de mauvaise qualité : on parle de dysovulation,
    • les règles sont très espacées (tous les 3 ou 4 mois) : on parle de spanioménorrhée.
Cerveau Problème hypophysaire.
  • L'hypophyse ne peut pas (ou trop peu), sécréter d'hormones hypophysaires (FSH et LH) qui sont essentielles au déroulement du cycle.
  • Les troubles peuvent également porter sur la FSH dont le rôle est de stimuler les follicules ou stimuler la LH qui entraîne l'ovulation.
Problèmes d'origine hypothalamique (l'hypothalamus sécrète la GnRH).
  • Particulièrement chez les anorexiques : leur poids en dessous de 48 kg ne leur permet pas d'ovuler.
  • Les toxicomanes également présentent des troubles hypothalamiques qui entachent la libération de GnRH nécessaire à l'ovulation.
  • Le grandes sportives peuvent voir leur hypothalamus ne plus sécréter de GnRH et ne pas être ainsi en mesure d'ovuler.
  • Les suites d'arrêt de pilule contraceptive peuvent perturber l'hypothalamus et sa production de GnRH.

À noter : il existe aussi des formes génétiques d'anomalies ovariennes

Causes implantatoires de stérilité et endométriose

Dans les autres cas, les problèmes de fertilité proviennent de causes qui empêchent mécaniquement la fécondation ou l'implantation de l'ovocyte fécondé dans l'utérus :

Stérilité de la femme : causes implantatoires
Anomalies des trompes de Fallope (anomalies tubaires)
  • Les trompes permettent à l'ovule d'entrer en contact avec le spermatozoïde, elles sont tapissées de cils vibratiles qui aident :
    • les spermatozoïdes à remonter vers le bout de la trompe,
    • ou l'embryon à descendre vers l'utérus.
  • Lorsque les trompes sont abîmées ou bouchées, la fécondation ne peut pas avoir lieu :
    • soit l'ovocyte ne peut pas entrer en contact avec le spermatozoïde,
    • soit le passage de l'embryon vers l'utérus n'est pas possible.
  • Les principales raisons d'atteintes tubaires (des trompes) sont les infestions sexuellement transmissibles (IST) et parmi elles, la bactérie chlamydia.
  • Les trompes sont des muqueuses fragiles, certains cas d'infections sévères peuvent se déclarer :
    • on parle alors de salpingite,
    • les trompes peuvent être infectées par le voisinage dans le cas d'une péritonite (infection du péritoine) dans les cas d'appendicite grave.
  • Les atteintes tubaires (ou atteinte des trompes) peuvent être responsables de grossesses extra-utérines :
    • au cours de son trajet, l'embryon reste bloqué dans les trompes et s'implante sur la muqueuse tubaire et non dans la cavité utérine,
  • le risque est alors une rupture de la trompe et avec elle, une hémorragie interne importante,
  • cette hémorragie pour grossesse extra-utérine est une cause importante de mortalité chez les jeunes femmes,
  • il est impossible de transférer une grossesse extra-utérine dans l'utérus.

Bon à savoir : la Haute autorité de santé (HAS) recommande un dépistage annuel des infections à Chlamydia trachomatis des femmes de 15 à 25 ans, ainsi qu'un dépistage opportuniste des hommes sexuellement actifs avec des facteurs de risque, des femmes sexuellement actives de plus de 25 ans avec des facteurs de risque et des femmes enceintes consultant pour une IVG (communiqué de presse de la HAS du 23 octobre 2018).

Anomalies de l'utérus
  • La cavité de l'utérus constitue un milieu naturellement stérile (contrairement au vagin qui possède une flore bactérienne).
  • Toute intervention intra-utérine peut introduire un germe pathogène dans l'utérus et provoquer une infection parfois grave : l'endométrite.
  • Ces endométrites, lorsqu'elles sont sévères, entraînent une stérilité chez la femme.
  • Souvent à la suite d'infections, des adhérences (synéchies) se forment et collent les deux parois utérines l'une à l'autre : cette anomalie peut empêcher l'embryon de s'implanter dans l'utérus.
Anomalies du col de l'utérus
  • Le mucus du col de l'utérus peut être imperméable, empêcher le passage des spermatozoïdes et donc entraîner une stérilité : on parle d'infertilité cervicale.
  • En cause, une infection chronique ou une intervention chirurgicale :
    • dans certains cas de cancer de l'utérus, le chirurgien peut être amené à extraire une partie du col (conisation du col) : selon l'importance de cette ablation, des problèmes de passage des spermatozoïdes peuvent être observés,
    • l'usage par des femmes enceintes de Distilbène (dans les années 1970) pour empêcher les fausses-couches, a entraîné des malformations du col de l'utérus chez les bébés filles issues de ces grossesses.
  • L'insémination intra-utérine (c'est-à-dire à l'intérieur de l'utérus) peut pallier ce problème.
Endométriose
  • L'endométriose est présente dans 20 à 30 % des cas de stérilité féminine.
  • L'utérus se contracte à l'insu des femmes, même en dehors de la grossesse :
    • indolores et imperceptibles, ces contractions peuvent être chez certaines femmes très intenses et provoquer des règles douloureuses,
    • ce phénomène encore peu connu a pour fonction d'évacuer le sang des règles vers le vagin.
  • Dans certains cas, les contractions chassent le sang non pas vers le vagin, mais vers les trompes :
    • le sang alors chargé de muqueuses de l'endomètre (muqueuse utérine), passe alors dans le ventre et cause une pathologie très fréquente : l'endométriose,
    • le tissu de l'endomètre, emporté dans le flux sanguin des règles, s'accroche aux ovaires et sur les ligaments qui soutiennent l'utérus,
    • dans certains cas plus rares, le sang s'accroche aux autres organes du petit bassin comme la vessie, l'intestin, voire en dehors de l'abdomen pour gagner les poumons,
    • ces fragments se développent au rythme des cycles menstruels.
  • Plusieurs stades d'endométriose existent, de la bénigne à la plus sévère :
    • les formes sévères sont à l'origine des adhérences importantes causes d'infertilité, car elles empêchent le passage des spermatozoïdes,
    • la responsabilité dans l'infertilité des formes mineures est plus difficile à établir.
Troubles sexuels
  • Ils sont rares.
  • Il s'agit de vaginisme ou contracture réflexe (incontrôlable) du vagin qui ne permet pas la pénétration, interdisant le rapport sexuel.
  • Seule une insémination sous anesthésie générale est possible, si les traitements d'ordre psychologiques ont échoué.

Stérilité de la femme : causes psychologiques possibles

Il est certain que les causes psychologiques ont une influence sur le cycle féminin. Cependant, il faut être prudent avant de leur attribuer la cause d'une stérilité ou infertilité.

Dans le cas d'interruptions thérapeutiques de grossesse (IMG), il peut être très difficile pour certaines patientes de mener une grossesse à terme.

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