La stérilité masculine est la principale cause de recours au don de sperme.
Don de sperme : critères de recrutement des donneurs
Le don de sperme est gratuit et anonyme et destiné aux hommes entre 18 et 45 ans en général (aucune limite d’âge n’est imposée par la loi mais au-delà, les risques d’anomalies génétiques augmentent). L'Agence de la biomédecine rappelle que le don de gamètes est un acte de solidarité gratuit et anonyme, librement consenti, et régit par la loi de bioéthique en vigueur.
Il s'effectue dans les CECOS (Centre d'étude et de conservation des œufs et du sperme). Le but des CECOS est de préserver chaque intervenant : donneurs, receveurs et enfants à venir (pour plus d'informations sur le don de spermatozoïdes, rendez-vous sur le site spécifique de l'Agence de la biomédecine dondespermatozoides.fr).
Les couples donneurs se divisent en plusieurs groupes :
- des couples demandeurs qui amènent des couples donneurs sensibilisés au problème de stérilité (42 %) : le don ne sera pas celui du couple accompagnant ;
- les couples qui effectuent une démarche personnelle : 21 % (12 % après avoir pris connaissance de ce type de dons par les médias) ;
- les couples qui font une conservation de sperme avant une vasectomie : 14 % ;
- les médecins eux-mêmes : 7 % ;
- autres : 4 %.
Sélection des donneurs : éliminer les risques
Aucun donneur n'est accepté sans le consentement écrit de son couple. Un interrogatoire est mené pour éliminer les facteurs de risques :
- les MST (maladie sexuellement transmissible) ;
- la maladie de Creutzfeld-Jacob.
Plusieurs échantillons de sperme sont utilisés pour évaluer sa qualité : volume, mobilité, numération, forme typique, anticorps antispermatozoïdes négatifs, mobilité après congélation.
Donneur : caryotype et critères génétiques
La recherche génétique en tant que telle s'effectue autour du caryotype et d'une enquête génétique personnelle et familiale du donneur.
Le donneur doit être en bonne santé. Il ne doit pas présenter :
- d'anomalies chromosomiques dominantes comme l'albinisme, l'hémophilie, l'hypercholestérolémie familiale, la neurofibromatose, la sclérose tubéreuse de Bourneville, etc. ;
- d'anomalies autosomiques récessives comme la mucoviscidose, la drépanocytose chez les Africains, le Tay-sachs chez les juifs d'Europe de l'Est, etc. ;
- de pathologies comme l'asthme, le diabète sucré, l'épilepsie, l'hypertension, une psychose ou un rhumatisme articulaire.
Don sperme : au plus près de la morphologie des parents
Le sperme attribué au couple demandeur est attribué en fonction de plusieurs caractéristiques morphologiques :
- l'ethnie ;
- la taille ;
- la couleur des yeux, des cheveux ;
- le groupe sanguin ;
- la pigmentation de la peau, etc.
D'autres critères sont pris en compte pour que l'enfant soit un mélange « plausible » de la mère et du père.
Si un couple a une morphologie très contrastée, le choix s'effectuera pour des critères dans la moyenne des deux.
Enfant : la recherche des origines du don de sperme
Des entretiens avec un psychiatre ou un psychologue sont nécessaires pour discuter des questions que soulève le don de gamètes.
Le secret vis-à-vis de l'enfant à venir est une question importante et récurrente dans le recours à cette technique.
Lorsque, plus grand, l'enfant apprend qu'il a été conçu à partir d'un don de sperme anonyme, il veut bien souvent retrouver le donateur.
La loi française prévoit expressément l'anonymat des dons des produits du corps humain (article 16-8 du Code civil ou 1211-5 du Code de la santé publique). Dans un arrêt n° 396571 du 28 décembre 2017, le Conseil d'État confirme le refus de pouvoir accéder aux informations concernant l'auteur d'un don de gamète, et ajoute au surplus que cette position justifiée par plusieurs considérations d'intérêt général ne porte pas une atteinte excessive aux droits protégés par les articles 8 et 14 de la Convention européenne des droits de l'Homme et des libertés fondamentales.
Cependant, la loi sur la bioéthique fait évoluer le cadre juridique de la procréation médicalement assistée (PMA) en ouvrant un droit nouveau aux enfants issus d'une PMA avec don de gamètes, en leur donnant la possibilité d'accéder, s'ils en font la demande, à leur majorité, à l'identité de leur donneur, ainsi qu'à des informations non identifiantes le concernant.