Laparotomie

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Medecin ou infirmière et son patient avec un dossier médical Getty Images / Thomas Northcut

Lorsqu'on doit subir une opération chirurgicale au niveau de l'abdomen, plusieurs options s'offrent aux chirurgiens. La laparotomie est l'une d'entre elles. C'est une méthode chirurgicale consistant à pratiquer une large incision au niveau de l'abdomen afin d'intervenir sur un ou plusieurs des organes présents cette région. Il s'agit ainsi d'une opération « à ventre ouvert ».

Laparotomie : usages en médecine

Pour quelles spécialités ?

La laparotomie est utilisée dans le cadre de la chirurgie digestive, gynécologique, urologique et vasculaire. Elle est par exemple utilisée pour traiter certaines occlusions intestinales (lorsque le transit intestinal se bloque), en cas d'anévrisme de l'aorte abdominale (c'est-à-dire la rupture de cette artère), de péritonite, etc.

À noter : le recours à la laparotomie décline avec le développement d'une nouvelle méthode, la cœlioscopie, encore appelée « laparoscopie ». Elle consiste à réaliser 3 ou 4 petites incisions nécessaires à l'insertion d'une caméra et d'instruments chirurgicaux.

Dans quelles circonstances ?

De manière générale, la laparotomie est privilégiée :

  • lorsqu'il est nécessaire d'intervenir sur une région étendue (plusieurs organes de la cavité abdominale, en cas de cancer, par exemple) ;
  • en cas d'hémopéritoine, c'est-à-dire quand il y a du sang dans l'espace du péritoine qui gène la visibilité ;
  • quand il s'agit d'évaluer l'étendue des lésions suite à un infarctus mésentérique (une artère destinée à alimenter le tube digestif se bouche, ce qui entraîne la mort des cellules) ou en cas de traumatisme important.

Il peut arriver qu'un chirurgien commence son intervention par cœlioscopie puis décide d'opter pour une laparotomie en cours d'intervention s'il juge qu'il obtiendra de meilleurs résultats.

Sous cœlioscopie, le maniement des instruments est en effet moins aisé et le chirurgien travaille à partir d'une image visualisée en deux dimensions sur un écran. Dans les situations délicates, il peut avoir besoin d'un accès direct à la zone opérée.

Bon à savoir : la césarienne, destinée à mettre au monde un bébé, est un type de laparotomie menée par une incision horizontale, tout en bas de l'abdomen, juste au dessus du pubis. On l'appelle « incision de Pfannenstiel ». Elle est menée sous anesthésie loco-régionale, la future maman est ainsi consciente au moment de la naissance de son bébé.

Déroulement d'une laparotomie

La laparotomie est le plus souvent réalisée sous anesthésie générale. Pour atteindre l'organe concerné, le chirurgien pratique une incision au niveau de la peau, des muscles ainsi que du péritoine, la membrane qui entourent les organes de la cavité abdominale.

Cette incision peut être pratiquée à la verticale (elle part alors au dessus du nombril, le contourne puis descend vers le pubis), de manière horizontale comme pour la césarienne, ou en oblique. À la fin de l'intervention, la plaie est soigneusement recousue. Un drain peut être mis en place, pour permettre les écoulements de liquides.

Dans certains cas, une anesthésie loco-régionale est pratiquée en complément de l'anesthésie générale : les douleurs ressenties au réveil sont ainsi plus faibles, et la récupération est facilitée. La péridurale est alors posée en premier lieu, avant l'endormissement. Le temps d'hospitalisation varie en fonction de la nature de l'intervention, mais se prolonge sur plusieurs jours.

Bon à savoir : il est nécessaire d'être à jeun lorsqu'on subit une laparotomie.

Laparotomie : chirurgie invasive

Par rapport à la cœlioscopie, la laparotomie est une option chirurgicale plus lourde. Elle est associée :

  • à un temps d'hospitalisation plus long ;
  • à des pertes de sang plus importantes ;
  • à des douleurs post-opératoires plus intenses.

De plus, la large ouverture fragilise la paroi abdominale, ce qui entraîne un risque d'éventration. Dans cette situation, une partie des viscères s'échappent de celle-ci et forme une masse palpable sous la peau.

Le risque de développer des adhérences - des structures anormales qui se forment au cours du processus de cicatrisation et qui relient entre eux des tissus ou organes normalement libres - semble plus fréquent après une laparotomie qu'une cœlioscopie. Celles-ci sont responsables de douleurs chroniques, peuvent entraîner une occlusion intestinale ou des problèmes de fertilité.

À noter : la laparotomie entraîne un arrêt du transit intestinal, appelé « iléus post-opératoire ». Il dure en général deux jours. L'alimentation classique n'est reprise que lorsque celui-ci prend fin. Dans certaines situations, il se prolonge de façon anormale, plus de 3 jours. On parle alors d'iléus paralytique.

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