Problème hormonal pouvant contrarier un désir de grossesse, le syndrome des ovaires polykystiques est une maladie relativement fréquente.
Découvrons de quelle façon elle se manifeste et son mode de prise en charge.
Syndrome des ovaires polykystiques : cause et symptômes
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), également appelé dystrophie ovarienne ou syndrome de Stein-Leventhal, est une maladie fréquente qui affecte 5 à 10 % des femmes.
Il survient chez des femmes en âge de procréer, et entraîne la formation de « kystes » au niveau des ovaires. Ceux-ci sont en fait des follicules (les « sacs » où se développent les ovules) qui ne parviennent pas à mûrir. Il est responsable d'une partie des cas d'infertilité.
À cause d'un problème génétique, les ovaires des femmes atteintes de ce syndrome produisent des quantités excessives d'hormones masculines, les androgènes, ce qui va avoir de nombreuses répercussions sur leur physiologie. De plus, une partie d'entre elles développe une résistance à l'insuline, une des hormones impliquée dans la régulation du taux de sucre dans le sang.
Le risque d'être affecté par un diabète de type 2, une hypertension artérielle et une maladie cardio-vasculaire s'accroît ainsi, ce qui nécessite un suivi étroit de ces patientes.
À noter : les femmes ayant un SOPK auraient un risque accru d’infection à Covid-19 (+ 51 %) et devraient donc être spécifiquement encouragées à adhérer aux mesures de contrôle de l’infection dans le cadre de la pandémie Covid-19.
Ce syndrome perturbe non seulement le cycle menstruel des femmes, mais a également des répercussions en dehors de la sphère génitale. Les signes fréquemment rencontrés sont :
- des règles irrégulières, absentes ou très abondantes, de sorte que l'ovulation ne se produit pas normalement, ce qui affecte la fertilité de ces femmes ;
- un hirsutisme, c'est-à-dire la présence de poils dans des régions du corps où ils sont normalement absents chez les femmes (visage, ventre, poitrine...) ;
- de l'acné ;
- la perte des cheveux ;
- une prise de poids.
Prise en charge du syndrome des ovaires polykystiques
Syndrome des ovaires polykystiques : quel diagnostic ?
Lorsqu'une femme présente plusieurs symptômes évoquant cette maladie, le médecin traitant ou le gynécologue va orienter sa patient vers le spécialiste des maladies hormonales, l'endocrinologue.
Un bilan complet va alors pouvoir débuter ; il s'appuie sur différents types d'examens :
- l'échographie, par voie vaginale, pour observer la structure des ovaires. Dans le cadre de ce syndrome, un nombre de follicules plus élevé qu'à la normale est constaté (plus de 12) ;
- un bilan hormonal, par dosage de différentes hormones sexuelles et de l'insuline présentes dans le sang, réalisé en début de cycle menstruel ;
- une mesure de la glycémie (taux de sucre dans le sang) pour identifier un éventuel problème de diabète.
Le médecin cherchera à s'assurer que les symptômes ne sont pas imputables à une autre situation conduisant à une augmentation de la production des hormones mâles, notamment :
- une hyperplasie des glandes surrénales, qui provoque une augmentation du volume et de l'activité de ces glandes situées au dessus des reins, responsables de la sécrétions d'une partie des androgènes ;
- le syndrome de cushing, provoqué par la présence d'une tumeur sur l'hypophyse, le « chef d'orchestre » des autres glandes de l'organisme ;
- la présence d'une tumeur productrice d'hormones sexuelles masculines.
Traitement en cas de syndrome des ovaires polykystiques
Différentes approches sont utilisées pour améliorer la santé de ces patientes :
- Approches diététiques : ce syndrome étant généralement associé à un excès de poids, il est nécessaire d'adapter l'alimentation et le niveau d'activité pour permettre la perte des kilos superflus et ainsi améliorer la sensibilité à l'insuline.
- Approches médicamenteuses : il est nécessaire de rééquilibrer la balance hormonale, en augmentant les taux d'hormones féminines et en réduisant ceux d'hormones masculines. Deux options sont possibles :
- l'administration de progestérone et d'œstrogène ;
- l'administration d'un médicament qui s'oppose à l'action des androgènes couplée à un œstrogène.
- En cas de désir de grossesse, une prise en charge spécifique sera proposée à ces femmes (stimulation ovarienne, fécondation in vitro).
Par ailleurs, la prise quotidienne de coenzyme Q10 durant 12 semaines par des femmes souffrant du syndrome des ovaires polykystiques a montré, par rapport à un groupe placebo, des effets bénéfiques sur leurs scores de dépression et d'anxiété, une baisse de la CRP, de la testostérone totale, de la DHEA, et une hausse significative de la SHBG (une protéine équilibrant les hormones stéroïdes) et des capacités antioxydantes ; l'étude relève également une baisse de l'hirsutisme.