Mycoplasme

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Test mycoplasmique en laboratoire 123RF / Jarun Ontakrai

Isolés pour la première fois à la fin du XIXe siècle, les mycoplasmes sont des bactéries de petite taille, qui ne possèdent pas de paroi rigide. Largement répandus dans la nature (plantes, animaux, insectes et hommes), ils sont retrouvés à l'état naturel ou présentent un caractère pathogène.

Le point maintenant.

Présentation des mycoplasmes

Les mycoplasmes appartiennent à la classe microbiologique des mollicutes :

  • Ce sont des bactéries de petite taille (100 à 300 nm) qui ne présentent pas de membrane cytoplasmique périphérique. Ils n'ont donc pas de forme spécifique.
  • Ces bactéries sont fragiles et difficiles à cultiver. Elles forment alors des colonies en « œuf sur le plat ».
  • Leur génome serait l'un des plus petits au monde, en dehors de celui des virus.
  • Les mycoplasmes sont résistants à certains antibiotiques : pénicilline et ß-lactamines.

Mycoplasmes chez l'homme

Au sein de l'espèce humaine, les mycoplasmes sont parfois présents naturellement. On peut les retrouver dans les tractus respiratoires et génitaux.

  • Les formes respiratoires (M. pneumoniae) ne sont pas présentes naturellement et se transmettent d'un individu à l'autre par voie aérienne. Elles occasionnent alors des pneumonies à mycoplasmes dont on retrouve des épidémies périodiquement (tous les 3 à 5 ans).
  • Les formes génitales (M. hominis et M. urealyticum) sont présentes à l'état naturel. Pour autant, elles pourraient donner lieu à des infections génitales. En effet, le degré de certitude n'est pas encore total au vu des dernières études cliniques.

Mycoplasmes respiratoires

Espèces et pathologies

On retrouve les espèces M. salivarium et M. orale dans la bouche.

M. pneumoniae colonise le tractus respiratoire et peut entraîner des infections respiratoires aiguës. Celles-ci sont plus fréquentes chez l'enfant à partir de 5 ans et chez l'adulte jeune.

À noter : l'hypothèse de l'implication des mycoplasmes dans l'asthme n'est pas encore validée.

Ces infections se traduisent majoritairement par des trachéo-bronchites et des pneumonies atypiques. On les met en évidence dans des prélèvements de gorge et des lavages broncho-alvéolaires, par la recherche d'anticorps sur les prélèvements sanguins.

Symptômes et traitement

Les symptômes sont :

  • toux sèche dans un premier temps puis productive ;
  • maux de tête ;
  • malaises ;
  • mal de gorge ;
  • hyperthermie modérée (rarement supérieur à 39 °C), ;
  • signes radiologiques.

Le traitement se fait à base d'antibiotiques (érythromycine, dérivés de tétracycline, doxycycline) en prenant garde aux éventuelles résistances.

Bon à savoir : il existe diverses complications possibles : rechutes, otites, sinusites, inflammation du tympan, éruption cutanée, complications nerveuses, etc.

Mycoplasmes génitaux

Espèces et pathologies

Ces mycoplasmes spécifiques sont : M. ureaplasma, M. hominis et M. genitalium.

Ils sont souvent présents à l'état naturel. Cependant, ils peuvent proliférer et déséquilibrer la flore génitale. Ils pourraient provoquer alors différentes pathologies :

  • urétrites non gonococciques ;
  • brûlures mictionnelles ;
  • écoulement matinal peu purulent et peu abondant ;
  • vaginoses bactériennes ;
  • endométrites ;
  • salpingites.

Les mycoplasmes génitaux se transmettent soit sexuellement soit lors de la grossesse ou l'accouchement.

On les met en évidence par culture de prélèvements génitaux.

À noter : on remarque souvent l'association de mycoplasmes avec d'autres agents pathogènes tels que Chlamydia trachomatis et gonorrhée. Mais il faut également garder à l'esprit qu'il est encore difficile d'apprécier le pouvoir pathogène des mycoplasmes génitaux.

Symptômes et traitement

Les symptômes les plus courants sont un écoulement séreux ou jaunâtre discret chez l'homme. Chez la femme, les symptômes sont encore plus discrets, voire absents.

Le traitement se fait à partir d'antibiotiques (tétracyclines, macrolides ou fluoroquinolones). Il est important de traiter également le partenaire.

Bon à savoir : en attendant la guérison complète, il faut bien sûr utiliser des préservatifs.

Recherche et mycoplasmes génitaux

Les mycoplasmes restent encore pleins de mystère, notamment à cause d'une absence de données dues à la difficulté de leur isolement.

Il faut également noter qu'il n'existe pas de consensus quant à leur pathogénie génitale ou quant au traitement des infections génitales à mycoplasmes.

L'expérience clinique pourrait plutôt les qualifier d'opportunistes révélateurs d'autres pathogènes et d'un déséquilibre de la flore. Malheureusement, cette flore est également déséquilibrée par les traitements antibiotiques à base de tétracyclines.

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